Le rôle de l'étoposide dans le traitement du COVID-19 sévère
Un essai examine l'impact de l'étoposide sur des patients COVID-19 avec une inflammation sévère.
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Table des matières
Au printemps 2020, le COVID-19 a eu un gros impact dans le nord-est des États-Unis, surtout à Boston. Le Boston Medical Center est devenu l'un des hôpitaux les plus touchés, traitant un nombre élevé de patients COVID-19. Les premiers rapports indiquaient que beaucoup de patients, notamment ceux sous respirateurs, avaient un risque de décès élevé. Alors que la communauté médicale s'efforçait de trouver des traitements efficaces, les infos fiables sur les différents médicaments étaient rares. Du coup, des médicaments étaient utilisés selon les politiques des hôpitaux et les cas individuels sans vraiment de données solides d'essais cliniques.
Comprendre le COVID-19 et l'Inflammation
Au fur et à mesure que la pandémie avançait, les pros de la santé ont remarqué que les patients atteints de COVID-19 sévère montraient souvent des signes d'une forte réaction inflammatoire dans leur corps. C'était marqué par l'augmentation de certains indicateurs, comme la ferritine et la protéine C-réactive. Cette forte réponse inflammatoire, parfois appelée "Orage de cytokines", était similaire à une condition connue sous le nom d'hémophagocytose lymphohistiocytique (HLH). Ce truc se caractérise par une réponse immunitaire hyperactive qui cause une inflammation importante.
Une première analyse des patients décédés du COVID-19 au Boston Medical Center a révélé que certains montraient des signes de HLH, indiquant une réaction immunitaire sévère. Les traitements pour la HLH visent à réduire cette réponse inflammatoire et impliquent souvent des médicaments comme l'étoposide. L'étoposide agit en ciblant certaines cellules immunitaires pour aider à contrôler l'inflammation. Des études précédentes ont montré qu'il améliorait les résultats pour les patients atteints de HLH.
L'essai clinique
Pour évaluer les potentiels bénéfices de l'étoposide pour les patients atteints de COVID-19 sévère, un essai clinique a été mis en place. C'était un essai randomisé mené dans un centre médical. Le but était de voir si l'étoposide pouvait aider les patients souffrant de COVID-19 avec des signes d'orage de cytokines.
De mai 2020 à janvier 2021, des adultes hospitalisés avec COVID-19 ayant besoin de ventilation mécanique ont été inclus. Ces patients devaient montrer des signes d'orage de cytokines basés sur des résultats de tests sanguins spécifiques. Les femmes enceintes et ceux avec de graves problèmes rénaux ou hépatiques étaient exclus. L'essai permettait une utilisation unique d'un médicament pour soutenir la pression artérielle si nécessaire.
Les patients étaient séparés en deux groupes : un qui recevait de l'étoposide et un autre qui recevait des soins standard. Le groupe étoposide a reçu deux doses du médicament. Des ajustements ont été faits selon la fonction hépatique et rénale des patients. Le groupe de soins standard pouvait recevoir d'autres traitements, évoluant au fur et à mesure que de nouvelles infos sur le COVID-19 émergeaient.
La santé des patients était étroitement surveillée à différents stades de leur traitement, y compris avant et après avoir reçu de l'étoposide.
Résultats attendus
L'objectif principal de l'étude était de voir si les patients amélioraient leur capacité à respirer, mesurée à travers une échelle spécifique. D'autres objectifs incluaient le suivi des taux de survie globaux, la présence d'effets secondaires des traitements, la durée des séjours à l'hôpital et des changements dans plusieurs marqueurs sanguins liés à l'inflammation.
Inscription et caractéristiques des patients
Au total, 13 patients ont été examinés pour l'essai, mais seulement huit ont donné leur consentement et ont participé. Tous étaient sous respirateurs et avaient déjà reçu des traitements. La plupart des patients étaient sous respirateurs depuis plusieurs jours avant l'essai. Parmi les patients randomisés, un seul a été placé dans le groupe de soins standard.
Sur les six patients ayant reçu de l'étoposide, cinq ont eu besoin de réductions de dose à cause de problèmes hépatiques ou de niveaux sanguins.
Résultats
Résultats principaux
Parmi les six patients recevant de l'étoposide, seulement deux ont montré une amélioration significative de leurs capacités respiratoires. Un patient qui a été libéré avait encore besoin d'un soutien ventilatoire, ce qui signifie qu'il n'a pas complètement atteint le résultat positif attendu. Le seul patient du groupe de soins standards a atteint l'objectif principal d'amélioration.
Tragiquement, trois des six patients ayant reçu de l'étoposide n'ont pas survécu, tous succombant à des complications du COVID-19. Il n'y avait pas de preuve claire indiquant que l'étoposide offrait une meilleure chance d'amélioration de la respiration comparé au groupe de soins standard.
Résultats secondaires
Concernant la survie globale après 30 jours, aucune différence notable n'a été trouvée entre ceux ayant reçu de l'étoposide et ceux en soins standards. Les marqueurs sanguins utilisés pour évaluer les niveaux d'inflammation n'ont montré aucun changement significatif entre les deux groupes après 30 jours.
Effets secondaires et préoccupations de sécurité
Le traitement par étoposide a aussi soulevé des préoccupations de sécurité. Un nombre significatif de patients a connu une chute des globules sanguins, entraînant des complications potentielles. Bien que quelques ajustements de dose aient été faits, plus de la moitié des patients traités avec de l'étoposide ont rencontré ces problèmes. Malgré cela, aucun des décès n'était directement lié à des complications dues à la réduction des globules sanguins. Quelques patients avaient d'autres problèmes de santé nécessitant une attention pendant leur traitement.
Conclusion
Étant donné la réponse immunitaire sévère observée dans la HLH et les similarités avec le COVID-19, l'étoposide était anticipé comme utile pour traiter les patients avec COVID-19 durant cet essai. Cependant, à cause de la progression rapide de la pandémie et du développement de nouveaux protocoles de traitement, l'étude a dû se terminer prématurément.
Le nombre limité de patients impliqués a rendu difficile de tirer des conclusions fermes sur l'efficacité de l'étoposide dans le traitement du COVID-19 sévère. La principale préoccupation notée était les effets secondaires problématiques liés aux globules sanguins, ce qui pourrait limiter son utilisation chez des patients si gravement malades. La petite taille de l'étude et l'évolution des traitements COVID-19 pendant sa durée compliquent toute interprétation des résultats. En gros, cet essai n'a pas montré de tendance claire soutenant l'utilisation de l'étoposide pour les patients avec des complications graves du COVID-19.
Titre: A prospective, single-center, randomized phase 2 trial of etoposide in severe COVID-19
Résumé: The systemic inflammatory response seen in patients with severe COVID-19 shares many similarities with the changes observed in hemophagocytic lymphohistiocytosis (HLH); a disease characterized by excessive immune activation. Many patients with severe COVID qualify for a diagnosis of HLH. Etoposide, an inhibitor of topoisomerase II is used to control inflammation in HLH. This randomized, open-label, single center phase II trial attempted to determine whether etoposide can be used to blunt the inflammatory response in severe COVID. This trial was closed early after eight patients were randomized. This underpowered trial did not meet its primary endpoint of improvement in pulmonary status by two categories on an 8 point ordinal scale of respiratory function. There were not significant differences in secondary outcomes including overall survival at 30 days, cumulative incidence of grade 2 through 4 adverse events during hospitalization, duration of hospitalization, duration of ventilation and improvement in oxygenation or paO2/FIO2 ratio or improvement in inflammatory markers associated with cytokine storm. A high rate of grade 3 myelosuppression was noted in this critically ill population despite dose reduction, a toxicity which will limit future attempts to explore the utility of etoposide for virally-driven cytokine storm or HLH.
Auteurs: John Mark Sloan, M. Halpin, A. Lerner, M. Sagar, P. Govender, B. Shah, J. Weinberg, S. Sarosiek
Dernière mise à jour: 2023-06-06 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2023.06.05.23290969
Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2023.06.05.23290969.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/
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