Génétique et Paludisme : Déchiffrer les Liens
Cette étude explore comment la génétique influence la gravité du paludisme et les réponses immunitaires.
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Table des matières
Le paludisme est une maladie grave transmise par les moustiques. Chaque année, environ 215 millions de personnes dans le monde attrapent le paludisme, et ça cause beaucoup de morts, surtout chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne. La maladie est causée par des micro-organismes appelés parasites protozoaires de la famille des Plasmodium. Il y a plusieurs types de ces parasites, mais le plus dangereux est Plasmodium falciparum, responsable de presque tous les décès liés au paludisme. Un autre type, Plasmodium Vivax, provoque une forme moins sévère de paludisme mais présente toujours des risques pour la santé dans de nombreux endroits.
Impact du paludisme
Le paludisme dû à P. Falciparum entraîne environ 400 000 à 600 000 décès chaque année. Bien que beaucoup de cas soient bénins, certaines personnes développent des symptômes sévères, pouvant inclure des problèmes au niveau du cerveau, une anémie sévère, des difficultés respiratoires ou des problèmes rénaux. Les parasites se multiplient à l'intérieur des globules rouges, et les soucis surviennent lorsque les cellules infectées adhèrent aux parois des vaisseaux sanguins, causant des blocages et une inflammation. Cette inflammation est cruciale, à la fois pour aider les cellules infectées à s'accrocher aux vaisseaux sanguins et pour endommager les tissus. Dans les cas graves, les cellules infectées peuvent s'accumuler dans le cerveau, entraînant un gonflement dangereux et d'autres complications.
Le paludisme est une des principales causes de décès chez les enfants depuis des milliers d'années. Cette longue histoire a influencé nos gènes, certains traits génétiques devenant communs dans les populations vivant dans des zones touchées par le paludisme. Par exemple, le trait de la cellule falciforme et certaines variations de l'alpha-thalassémie peuvent offrir une protection contre la maladie, même si elles peuvent causer des problèmes de santé chez les personnes ayant deux copies du gène. La génétique derrière la susceptibilité au paludisme sévère est compliquée, et on pense actuellement que divers facteurs génétiques agissent ensemble pour influencer la gravité de la maladie.
Neutropénie ethnique bénigne
Les gens des régions sujettes au paludisme ont souvent moins de Neutrophiles, un type de globule blanc important pour lutter contre les infections, comparé à ceux d'autres régions. Cette condition s'appelle la neutropénie ethnique bénigne (NEB) et n'est pas nocive. On la retrouve chez de nombreuses populations en Afrique et au Moyen-Orient, mais elle est rare chez les Européens. Étonnamment, un nombre réduit de neutrophiles dans ces populations ne semble pas entraîner un risque accru d'infections.
Des chercheurs ont découvert qu'une variation génétique spécifique dans le récepteur de l'antigène Duffy, que le parasite du paludisme utilise pour entrer dans les globules rouges, est courante en Afrique subsaharienne. Cette variation pourrait expliquer pourquoi ces populations ont des taux plus bas de paludisme P. vivax. Ce récepteur aide également à réguler le nombre de neutrophiles dans le sang, ce qui soulève des questions intéressantes sur la relation entre les niveaux de neutrophiles et le paludisme.
Neutrophiles et paludisme
Des études récentes ont montré que les neutrophiles pourraient jouer un rôle nuisible dans le paludisme, aidant les cellules infectées à coller aux vaisseaux sanguins et causant des dommages aux tissus. Cependant, les neutrophiles peuvent aussi aider à éliminer les parasites et jouent un rôle dans la façon dont le système immunitaire réagit au paludisme. Ce double rôle suggère que des niveaux de neutrophiles plus bas pourraient influencer la gravité du paludisme P. falciparum tout en fournissant une certaine protection contre P. vivax.
Pour mieux comprendre ces relations, les chercheurs veulent combler le fossé en utilisant des études génétiques. Une méthode pour cela s'appelle la randomisation mendélienne, qui utilise des variations génétiques pour tirer des conclusions sur les effets de certains traits ou conditions sur les résultats de santé, un peu comme un essai contrôlé.
Conception de l'étude
Dans cette étude, les chercheurs se sont concentrés sur le nombre de neutrophiles chez des personnes d'ascendance africaine à partir d'une grande base de données appelée UK Biobank. Ils ont commencé avec plus de 6 000 individus et ont filtré ceux sans données sur les neutrophiles, arrivant à près de 6 000 participants. Les chercheurs ont ensuite effectué une étude d'association à l'échelle du génome (GWAS) pour identifier les variantes génétiques liées aux niveaux de neutrophiles.
Pour obtenir des résultats fiables, les chercheurs avaient besoin de tenir compte de divers facteurs démographiques et génétiques dans leur analyse. Ils ont utilisé un logiciel spécifique pour analyser les données génétiques et ont cherché des signaux génétiques indépendants qui pourraient affecter le nombre de neutrophiles.
Génétique du nombre de neutrophiles
La GWAS a identifié des centaines de variantes génétiques liées aux niveaux de neutrophiles. Les signaux les plus forts proviennent de certaines régions du génome, en particulier celles associées au récepteur de l'antigène Duffy. En comprenant ces changements génétiques, les chercheurs peuvent conclure comment ils se rapportent à la fois aux niveaux de neutrophiles et à la susceptibilité au paludisme.
Pour vérifier la fiabilité de ces résultats, les chercheurs les ont comparés à d'autres études impliquant différentes populations. Ils ont trouvé que leurs résultats étaient cohérents avec des recherches précédentes, renforçant leurs conclusions.
Compréhension de la variation des neutrophiles
Les chercheurs ont également examiné comment le nombre de neutrophiles variait parmi les différents groupes de l'étude, trouvant des différences qui suggèrent comment les origines génétiques influencent ces niveaux. Ils ont reconnu qu'avoir un groupe de participants bien mélangé est essentiel pour obtenir des résultats précis en GWAS, car la structure de la population peut influencer les résultats.
Malgré les défis, ils ont trouvé leur approche par modèle mixte linéaire fiable pour analyser les données. Ce modèle aide à contrôler les différences de population et permet aux chercheurs d'obtenir des informations sur des traits complexes.
Résultats de la randomisation mendélienne
Après avoir identifié les variantes génétiques clés, les chercheurs ont effectué une randomisation mendélienne pour explorer comment les niveaux de neutrophiles pourraient influencer la gravité du paludisme. Ils ont utilisé des données d'une autre étude pour analyser les cas de paludisme sévère et ont vérifié si les changements dans les niveaux de neutrophiles étaient liés à la gravité de la maladie.
Les résultats ont indiqué que l'augmentation des niveaux de neutrophiles n'élevait pas significativement le risque de paludisme sévère. Bien que les données suggèrent certains liens potentiels, elles n'étaient pas définitives, soulignant la nécessité de futures études à grande échelle.
Implications et orientations futures
L'étude met en lumière le rôle de la génétique dans le risque et la gravité du paludisme. Les variantes génétiques liées à des niveaux de neutrophiles plus bas montrent la complexité de la manière dont nos corps réagissent aux infections. Comprendre ces dynamiques peut aider les chercheurs à développer de meilleures stratégies pour traiter et prévenir des maladies comme le paludisme dans les populations touchées.
Les futures études devraient inclure de plus grands groupes de participants, en particulier ceux des régions africaines, pour fournir des perspectives plus complètes. De telles recherches peuvent finalement aider à améliorer les résultats de santé pour les communautés vivant dans des zones où le paludisme est endémique.
Conclusion
En conclusion, le paludisme reste un problème de santé majeur, surtout pour les jeunes enfants en Afrique. Les variations génétiques peuvent influencer le risque et la gravité de la maladie, en particulier en ce qui concerne les réponses immunitaires. La recherche sur les niveaux de neutrophiles révèle des interactions complexes entre génétique et santé, soulignant la nécessité d'études plus approfondies.
En enquêtant sur ces relations, les scientifiques peuvent travailler à mieux comprendre le paludisme et à concevoir des stratégies efficaces pour lutter contre son impact sur les populations vulnérables.
Titre: Investigating a causal role for neutrophil count on P. falciparum severe malaria: a Mendelian Randomization study
Résumé: BackgroundMalaria caused by P. falciparum imposes a tremendous public health burden on people living in sub-Saharan Africa. Severe malaria is associated with high morbidity and mortality and results from complications such as cerebral malaria, severe anaemia or respiratory distress. Individuals living in malaria endemic regions often have a reduced circulating neutrophil count due to a heritable phenomenon called benign ethnic neutropenia (BEN). Neutrophils defend against bacterial infections but have been shown to be detrimental in pre-clinical malaria models, raising the possibility that reduced neutrophil counts modulate severity of malaria in susceptible populations. We tested this hypothesis by performing a genome-wide association study (GWAS) of circulating neutrophil count and a Mendelian randomization (MR) analysis of neutrophil counts on severe malaria in individuals of predominantly African ancestry. ResultsWe carried out a GWAS of neutrophil count in individuals associated to an African continental ancestry group within UK Biobank (N=5,976). We identified previously unknown loci regulating neutrophil count in a non-European population. This was followed by a two-sample bi-directional MR analysis between neutrophil count and severe malaria (MalariaGEN, N=17,056). We identified 73 loci (r2=0.1) associated with neutrophil count, including the well-known rs2814778 variant responsible for BEN. The greatest evidence for an effect was found between neutrophil count and severe anaemia, although the confidence intervals crossed the null. MR analyses failed to suggest evidence for an effect of the combined severe malaria syndromes or individual subtypes (severe malaria anaemia, cerebral malaria, other severe malaria) on neutrophil count. ConclusionOur GWAS of neutrophil count revealed unique loci present in individuals of African ancestry. We note that a small sample-size reduced our power to identify variants with low allele frequencies and/or low effect sizes in our GWAS. Our work highlights the need for conducting large-scale biobank studies in Africa and for further exploring the link between neutrophils and severe malarial anemia.
Auteurs: Andrei-Emil Constantinescu, D. A. Hughes, C. J. Bull, K. Fleming, R. E. Mitchell, J. Zheng, S. P. Kar, N. J. Timpson, B. Amulic, E. E. Vincent
Dernière mise à jour: 2023-09-07 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2023.09.06.23295065
Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2023.09.06.23295065.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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