Validation des outils d'évaluation de la schizotypie chez les adultes en bonne santé
Cette étude évalue la validité de MSS et O-LIFE chez des participants non cliniques.
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Les troubles du spectre de la schizophrénie (TSS) sont des problèmes de santé mentale graves qui touchent beaucoup de gens dans le monde. Ces troubles peuvent avoir un gros impact sur le travail, l'éducation, la vie sociale et les finances d'une personne. Le TSS se caractérise par des pensées et des perceptions inhabituelles, ce qui peut inclure de fausses croyances (délire) et le fait de voir ou d'entendre des choses qui n'existent pas (hallucinations). Les gens avec un TSS peuvent aussi montrer une pensée et un comportement désorganisés, ainsi que des symptômes négatifs, comme le manque de motivation ou d'expression émotionnelle. La façon dont ces symptômes apparaissent peut varier énormément d'une personne à l'autre. De plus, le TSS se manifeste souvent avec d'autres problèmes de santé mentale, rendant le diagnostic plus compliqué.
Récemment, les chercheurs se sont aussi penchés sur un concept lié appelé la Schizotypie. Bien qu'elle partage certaines similitudes avec le TSS clinique, la schizotypie fait référence à un éventail plus large de traits de Personnalité et d'expériences qui peuvent être à la fois nuisibles et inoffensifs. La schizotypie comprend trois grandes catégories : les traits positifs, les traits négatifs et la pensée désorganisée, un peu comme le TSS. Cependant, contrairement au TSS, qui a des symptômes épisodiques, ces traits en schizotypie peuvent être plus constants dans le temps.
Certains scientifiques suggèrent que la schizotypie pourrait agir comme un facteur de risque pour développer un TSS, aidant à identifier les personnes qui pourraient être plus vulnérables à ces troubles. Les recherches sur la schizotypie ont permis de découvrir à la fois des facteurs de risque et de protection, menant à de meilleures stratégies d'intervention. Pourtant, il y a encore des débats sur la meilleure façon de catégoriser et de comprendre la schizotypie. Certains chercheurs pensent qu'elle fait partie d'un continuum de psychose, tandis que d'autres soutiennent qu'elle peut exister sans être liée à des maladies mentales. Cette discussion a ouvert des portes pour étudier des groupes non cliniques, ce qui pourrait mener à une meilleure compréhension de ces traits.
Malgré les défis, les recherches en cours sur la schizotypie offrent des aperçus précieux sur la relation complexe entre personnalité et santé mentale. Cependant, les systèmes de classification clinique actuels, comme le DSM-5 et l'ICD-11, ont leurs limites. Ils n'intègrent souvent pas les nouvelles idées sur les maladies mentales qui ont émergé de recherches avancées, conduisant à des diagnostics obsolètes ou incorrects.
Pour mesurer la schizotypie de manière efficace et la traiter comme un trait de personnalité stable, les chercheurs préfèrent utiliser des outils d'auto-évaluation. Ces outils sont relativement faciles d'accès et permettent aux personnes d'exprimer leurs pensées et leurs sentiments sans procédures invasives. Cependant, les théories sous-jacentes derrière ces outils d'évaluation influencent fortement leur conception et l'exactitude de leurs résultats. Certains outils se concentrent davantage sur les populations cliniques et leurs symptômes, tandis que d'autres visent à capturer une compréhension plus large de la schizotypie.
Deux outils d'évaluation importants pour la schizotypie sont les Wisconsin Schizotypy Scales et le Schizotypal Personality Questionnaire. Ces instruments mesurent divers aspects de la schizotypie mais peuvent ne pas couvrir complètement toutes les dimensions, comme la pensée désorganisée ou les symptômes négatifs. D'autres outils, comme le Multidimensional Schizotypy Scale (MSS) et l'Oxford-Liverpool Inventory for Feelings and Experiences (O-LIFE), offrent une couverture plus complète et montrent une forte fiabilité.
Le MSS vise à capturer des expériences similaires aux symptômes du TSS mais sous une forme plus légère, tandis que l'O-LIFE met l'accent sur des traits de personnalité qui dépassent les frontières cliniques. Ces deux instruments d'évaluation offrent des perspectives différentes, contribuant à une compréhension plus nuancée de la schizotypie.
Les facteurs culturels peuvent influencer la façon dont la schizotypie s'exprime, rendant crucial d'évaluer à quel point ces mesures reflètent fidèlement les populations diverses. Les chercheurs soulignent la nécessité de répliquer les résultats dans divers contextes culturels. Cette recherche reconnaît que les différences de langage peuvent affecter la compréhension et les réponses aux questions, ce qui pourrait influencer les résultats. Les chercheurs doivent adopter de nouvelles méthodes qui peuvent capturer avec précision la nature en constante évolution de la personnalité et de la santé mentale.
Un domaine de recherche en pleine expansion concerne la psychométrie des réseaux, où les constructions liées à la santé mentale sont vues comme des systèmes complexes formés par les interactions de leurs composants. Cette approche suggère que les symptômes peuvent s'influencer mutuellement et être affectés par de nombreux facteurs, tels que des aspects biologiques, environnementaux et sociaux. Dans cette optique, la schizotypie pourrait être perçue comme un facteur de risque pour développer un TSS, car les interactions avec plusieurs influences peuvent favoriser la transition vers le trouble.
L'Exploratory Graph Analysis (EGA) est une nouvelle technique qui révèle des dimensions au sein des outils d'évaluation psychologique. Cette analyse élimine les biais des chercheurs en utilisant des algorithmes pour identifier des schémas. L'EGA montre des promesses pour identifier les dimensions plus précisément par rapport aux méthodes traditionnelles comme l'analyse en composantes principales et l'analyse factorielle.
Malgré les avancées dans la compréhension de la schizotypie, il n'y a pas encore eu d'étude comparant les caractéristiques structurelles de deux instruments majeurs dans le même échantillon en utilisant l'EGA. Cela présente une opportunité unique pour une exploration plus approfondie.
L'objectif de cette étude est de valider les structures du MSS et de l'O-LIFE dans un grand groupe de participants germanophones sans troubles cliniques. Les chercheurs compareront ces résultats avec l'analyse factorielle exploratoire traditionnelle pour voir comment chaque outil d'évaluation conceptualise la schizotypie.
Les participants pour cette recherche ont été recrutés via une enquête en ligne visant à sélectionner des candidats potentiels pour une étude dans un hôpital psychiatrique. L'enquête comprenait des questions démographiques, des évaluations du MSS et de l'O-LIFE, ainsi que des questions sur les traumatismes de l'enfance. Les participants ont mis environ 20 à 30 minutes pour compléter le questionnaire. Les chercheurs se sont concentrés uniquement sur les résultats du MSS et de l'O-LIFE dans cette analyse.
Pour être éligibles, les participants devaient être des adultes en bonne santé âgés de 18 à 40 ans, sans troubles mentaux ou neurologiques, et parler couramment l'allemand. L'enquête a été partagée sur diverses plateformes pour garantir un groupe diversifié. Les participants ayant complété l'enquête dans son intégralité ont reçu 150 francs suisses, tandis que ceux qui n'ont pas été sélectionnés n'ont reçu aucune compensation.
Plus de 1 000 participants ont complété le questionnaire, et comme l'enquête était en ligne, il n'y avait pas de réponses manquantes. Les participants ont consenti au traitement des données avant de commencer l'enquête. Ils ont été encouragés à fournir des réponses honnêtes, en soulignant qu'il n'y avait pas de bonnes ou de mauvaises réponses.
Le MSS se compose de 77 items, répartis en sous-échelles positives, négatives et désorganisées. Des études précédentes ont montré que ces sous-échelles ont une grande cohérence interne. L'O-LIFE a 104 items et mesure diverses caractéristiques associées à la schizotypie. Ses sous-échelles montrent également une bonne fiabilité.
Les données des enquêtes ont été analysées pour extraire des informations descriptives sur le groupe. Différentes méthodes de corrélation ont été testées pour déterminer la meilleure approche pour construire des matrices pour l'EGA ultérieure. Divers outils statistiques ont été utilisés pour effectuer l'analyse, à la recherche de connexions entre différentes réponses.
L'EGA sur le MSS a révélé une structure tridimensionnelle reflétant des symptômes positifs, négatifs et désorganisés. Certains items étaient mal classés, indiquant une nouvelle catégorie potentielle appelée "déconnexion". Une analyse confirmatoire a comparé divers modèles pour voir lequel représentait le mieux les données ; le modèle à quatre dimensions offrait de meilleurs indices d'ajustement.
L'analyse de l'O-LIFE a commencé avec une structure complexe qui a finalement nécessité une approche plus simple. Les items qui ne s'intégraient pas bien ont été retirés, menant à un modèle à quatre facteurs plus clair. Ce modèle a montré une forte cohérence interne, montrant qu'il capture efficacement les concepts visés.
En conclusion, cette étude représente la première tentative de valider les structures du MSS et de l'O-LIFE en utilisant l'EGA dans le même échantillon. Elle met en évidence la clarté dimensionnelle du MSS et introduit une nouvelle compréhension du domaine de la "déconnexion". Le modèle raffiné de l'O-LIFE, bien que plus complexe, aide à capturer des aspects plus larges de la schizotypie. Les deux outils apportent des perspectives essentielles sur l'évaluation et la compréhension de la schizotypie chez les individus en bonne santé.
Pour aller de l'avant, plus de recherches sont nécessaires pour explorer davantage les nouveaux domaines et affiner la structure des items afin d'améliorer la validité et la stabilité des évaluations, en gardant à l'esprit les différences potentielles entre cultures et langues.
Titre: Investigating the structure of Schizotypy through the 'Multidimensional Schizotypy Scale' and 'Oxford-Liverpool Inventory': an Exploratory network analysis approach in the healthy population.
Résumé: BackgroundSchizophrenia spectrum disorders and schizotypy share traits across positive, negative, and disorganized domains. Instruments like MSS and O-LIFE provide insights into these dimensions. Despite challenges posed by cultural variations and measurement methodologies, these instruments offer nuanced perspectives on the spectrum of schizotypy, spanning from its expression as a personality trait to its potential implications in clinical settings. MethodsThrough an Exploratory Graph Analysis (EGA) applied to a sample of 1059 healthy subjects, we compare the resulting networks with the original factorial structure of the two questionnaires and explore how each one conceptualizes schizotypy. Comparing both models quantitatively and qualitatively these models, we seek to elucidate the unique insights provided by each instrument regarding the spectrum of schizotypy as a personality trait. ResultsEGA analyses unveiled a three-dimensional structure plus an additional one consisting of items related to the concept of "Disconnection". Confirmatory factor analysis showed this four-dimensional model outperformed others. High reliability and strong factor saturation were observed for all four factors. O-LIFEs EGA revealed a complex structure, refined to four factors removing items with low fitting indices from the scale. Confirmatory analysis validated a final model with robust reliability and well-defined factor structures across the new "Cognitive and Behavioural Disorganization", "Introversion", "Unusual Experiences", and "Environmental Pressure" factors. ConclusionsThis study improves the understanding of schizotypy by proposing new MSS and O-LIFE factor structures via EGA. Both scales uniquely contribute to schizotypy assessment in healthy populations, warranting further research to validate and refine these new domains across diverse populations.
Auteurs: Philipp Homan, P. Sarti, W. Surbeck, G. Cecere, N. Dannecker, R. Horisberger, N. Kallen, W. Omlor, A. Steiner, D. Palpella, N. Langer, J. M. C. Blom
Dernière mise à jour: 2024-07-14 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.07.13.24310316
Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.07.13.24310316.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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