S'attaquer à la sous-nutrition en Éthiopie : Une approche multi-sectorielle

La [Sous-Nutrition](/fr/keywords/sous-nutrition--kkgv88n) est un gros problème depuis des années, surtout dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Ça touche surtout les enfants et les femmes. Les enfants peuvent être trop petits pour leur âge (Retard de croissance), perdre du poids (émaciation) ou être en sous-poids. Les femmes manquent souvent de vitamines et de minéraux importants. Ces problèmes viennent d'un mélange de différentes causes, pas juste d'un manque de nourriture. Par exemple, la politique, l'économie, la Santé, l'éducation, l'Agriculture, l'eau, l'assainissement et l'environnement jouent tous un rôle dans la nutrition et la santé des mamans et des enfants.

Pour régler la sous-nutrition, il faut bosser ensemble dans différents domaines comme la santé et l'agriculture. Les efforts passés ont surtout porté sur les services de santé et les programmes nutritionnels. Cependant, une nouvelle approche dit qu'il faudrait aussi regarder comment les systèmes alimentaires peuvent améliorer la nutrition de manière plus globale. Ça veut dire combiner les programmes de nutrition avec des pratiques agricoles pour que les gens aient un meilleur accès à des aliments sains.

#Actions Clés À Entreprendre

Les séries nutritionnelles de l'UNICEF et de Lancet soulignent l'importance de prendre plusieurs actions à différents niveaux pour s'attaquer à la sous-nutrition. Certaines actions se concentrent sur les besoins immédiats, tandis que d'autres examinent les problèmes sous-jacents. On peut améliorer la nutrition en s'attaquant à la fois aux facteurs qui causent la sous-nutrition et aux besoins immédiats des personnes touchées.

Par exemple, il faut créer un environnement favorable où la nutrition est une priorité. Il existe un programme appelé Scaling Up Nutrition qui insiste sur l'importance de la collaboration entre différents groupes, y compris les gouvernements et les ONG. Ce programme vise à intégrer la nutrition dans tous les plans et efforts des différents secteurs.

#Défis de Coordination

Cependant, faire travailler tous ces différents secteurs ensemble n'est pas facile. Il y a souvent des obstacles bureaucratiques qui rendent difficile leur alignement. Chaque secteur doit comprendre son rôle dans la lutte contre la malnutrition. Par exemple, le secteur agricole peut améliorer la disponibilité de la nourriture, ce qui aiderait les familles à avoir un meilleur accès à des aliments nutritifs.

Mais beaucoup de facteurs peuvent compliquer ça. Les dynamiques sociales dans les foyers peuvent mener à des choix inattendus sur la façon dont les ressources sont utilisées, tandis que l'agriculture peut impacter la nutrition de manière complexe. Ces défis rendent parfois difficile de voir l'impact total des programmes nutritionnels, surtout si d'autres facteurs importants ne sont pas pris en compte.

#Exemple : La Situation en Éthiopie

L'Éthiopie fait face à des problèmes de sous-nutrition sévères, avec un nombre important d'enfants souffrant de retard de croissance, de sous-poids et d'émaciation. Le gouvernement s'est engagé à réduire ces taux grâce à de nouvelles politiques et programmes impliquant plusieurs secteurs. La volonté politique est cruciale pour que ces interventions en nutrition soient efficaces.

Malgré cet engagement, l'Éthiopie a encore du mal avec des efforts non coordonnés entre la santé, l'agriculture et d'autres secteurs liés à la nutrition. Cependant, il existe des systèmes d'extension de santé et d'agriculture au niveau communautaire qui peuvent potentiellement relier ces secteurs. Il y a aussi des structures existantes pour la coordination multisectorielle de la nutrition qui peuvent offrir un soutien nécessaire.

L'Éthiopie a lancé divers programmes de nutrition, comme le Programme National de Nutrition et le Programme de Déclaration de Seqota. Ces programmes visent à coordonner les efforts dans différents secteurs, mais la collaboration au niveau communautaire n'a pas été aussi efficace qu'espéré. Le gouvernement travaille maintenant sur de nouvelles initiatives pour renforcer les interventions en nutrition au niveau communautaire.

#Le Programme SURE

Une initiative conçue pour s'attaquer à ces problèmes est le Programme de Réduction Durable de la Sous-nutrition (SURE), qui s'est déroulé de 2016 à 2020 dans les zones rurales d'Éthiopie. Ce programme visait à améliorer la disponibilité alimentaire et la diversité alimentaire pour les enfants et les mamans grâce à de meilleures pratiques agricoles. Le programme utilisait des agents de développement agricole locaux et des travailleurs d'extension en santé pour éduquer la communauté sur l'importance de la nutrition.

Aucune étude n'a examiné comment les travailleurs de la santé et de l'agriculture ressentaient l'intégration des services de nutrition dans les zones rurales d'Éthiopie. Comprendre leurs expériences et pratiques pourrait aider à trouver des moyens de maintenir les améliorations nutritionnelles dans les communautés. Ainsi, cette étude visait à recueillir des informations de ces travailleurs impliqués dans le programme SURE.

#Contexte de l'Étude

Le programme SURE était dirigé par le ministère de la Santé éthiopien et le ministère de l'Agriculture. Son objectif principal était de réduire le retard de croissance en promouvant de meilleures pratiques alimentaires et la diversité alimentaire pour les jeunes enfants. Le programme se concentrait sur l'amélioration de la productivité agricole locale tout en augmentant l'accès à la nourriture et la diversité de consommation.

Le programme a été mis en œuvre dans quatre régions agricoles d'Éthiopie, où l'insécurité alimentaire et la prévalence du retard de croissance étaient élevées. Un total de 36 districts a été sélectionné pour l'intervention, avec un nombre égal de districts de contrôle pour comparer les résultats. Les ménages éligibles étaient ceux avec au moins un enfant de moins de deux ans.

#Conception de l'Étude

Une étude qualitative a été menée pour évaluer les expériences des mamans et des prestataires de services impliqués dans le programme SURE. Les participants ont été recrutés dans des communautés qui avaient reçu l'intervention. L'étude impliquait des entretiens approfondis pour explorer leur compréhension de la nutrition, la qualité des services fournis, les défis rencontrés et des idées pour améliorer les services de nutrition à l'avenir.

#Collecte de Données

Les données ont été collectées par le biais d'entretiens avec des informateurs clés, avec un total de 28 répondants, y compris des travailleurs d'extension en santé, des travailleurs d'extension agricole et des mamans. Les participants ont discuté de leur compréhension de la nutrition et des services fournis par le programme SURE. Les entretiens ont été réalisés dans des cadres privés et enregistrés pour plus de précision.

#Analyse des Données

Le processus d'analyse des données a impliqué plusieurs étapes pour identifier des thèmes liés à la compréhension de la nutrition, aux réalisations, aux opportunités et à la durabilité des programmes de nutrition. Un logiciel d'analyse de données qualitatives a été utilisé pour aider à organiser les données et identifier des motifs dans les réponses.

#Considérations Éthiques

L'étude a reçu l'approbation éthique des comités concernés. Tous les participants ont donné leur consentement éclairé avant d'être interrogés. Des autorisations des gouvernements locaux ont également été obtenues pour s'assurer que l'étude était conduite dans le respect des règles de la communauté.

#Caractéristiques Démographiques des Participants

La plupart des participants venaient des régions d'Oromia, d'Amhara et de SNNPR en Éthiopie, et comprenaient une proportion presque égale de travailleurs de la santé, de travailleurs agricoles et de mamans. La majorité des travailleurs d'extension étaient des femmes, et beaucoup avaient une expérience de travail et une éducation significatives.

#Causes de la Sous-nutrition

Les informateurs clés ont identifié plusieurs causes saisonnières et spécifiques au contexte de la sous-nutrition dans leurs communautés. La disponibilité limitée des terres dû à une population croissante était une préoccupation principale. Une mauvaise distribution des fournitures agricoles et des problèmes de ravageurs compliquaient encore la production alimentaire locale.

La rareté de l'eau et le manque d'irrigation étaient aussi des facteurs importants affectant la productivité agricole. De plus, les défis liés à la sécheresse et l'accès limité aux fruits et légumes rendaient difficile l'amélioration des régimes alimentaires des foyers.

L'instabilité politique et les troubles civils ont perturbé l'accès à la nourriture et affecté les systèmes de soutien locaux. Ces problèmes mènent souvent à une mauvaise hygiène et à une augmentation des maladies, ce qui contribue également à la sous-nutrition. Des facteurs économiques comme l'inflation ont rendu plus difficile l'achat d'aliments nutritifs pour les familles.

#Défis de l'intégration de la santé et de l'agriculture

Plusieurs défis ont été signalés par les travailleurs d'extension lorsqu'ils ont essayé de mettre en œuvre des interventions coordonnées en matière de santé et d'agriculture. Des charges de travail élevées, un manque de formation et un soutien limité ont souvent été mentionnés comme des obstacles. La pandémie de COVID-19 a également freiné les efforts pour fournir un soutien et une supervision constants aux travailleurs de première ligne.

#Maintenir des Interventions Intégrées

Étant donné le conflit en cours en Éthiopie, il a été difficile de maintenir les activités du programme. La violence a perturbé l'engagement communautaire, endommagé des infrastructures et restreint les mouvements. Alors que la violence se poursuit, des inquiétudes subsistent quant à l'efficacité des systèmes de soutien pour les travailleurs de la santé et de l'agriculture.

La forte demande pour les intrants agricoles pour des activités communautaires a également causé de la frustration. Beaucoup de membres de la communauté ne sont pas motivés à participer aux démonstrations de cuisine lorsqu'on leur demande de fournir leurs propres ingrédients.

La propriété des activités de nutrition est souvent floue, les travailleurs d'extension se sentant submergés par leurs responsabilités. Dans de nombreux cas, les travailleurs de la santé et de l'agriculture ne priorisent pas les services de nutrition, car ils se concentrent souvent sur des activités spécifiques à leur secteur.

#Besoins en Formation et Supervision

Des formations régulières et un soutien supervisé sont essentiels pour mettre en œuvre efficacement les interventions. Cependant, beaucoup de travailleurs d'extension estiment que le soutien qu'ils reçoivent est insuffisant pour les aider à développer de nouvelles compétences et améliorer leur travail.

Lorsque le soutien fourni est sporadique ou désorganisé, les membres de la communauté peuvent perdre de l'intérêt à participer. Un soutien constant et structuré des niveaux supérieurs peut aider à établir la confiance et à améliorer la participation aux activités nutritionnelles.

#Leçons Tirées et Directions Futures

Le programme SURE a souligné l'importance de la coordination entre différents secteurs pour lutter contre la sous-nutrition. Alors que de nombreux programmes fournissaient des fournitures agricoles, il est nécessaire d'adopter une approche plus approfondie qui inclut une gamme de stratégies axées sur la nutrition.

Travailler ensemble avec les secteurs de la santé et de l'agriculture a permis d'améliorer la diversité de l'alimentation et la connaissance nutritionnelle parmi les membres de la communauté. Les visites à domicile conjointes et les démonstrations de cuisine ont permis aux travailleurs d'extension d'apprendre aux familles de bonnes pratiques alimentaires.

Les participants ont rapporté des changements positifs dans leurs communautés, y compris une plus grande implication des pères dans les soins aux enfants et les décisions sur la nutrition. Beaucoup ont noté une diminution des cas de malnutrition chez les enfants grâce à ces efforts conjoints.

#Importance du Suivi

Pour assurer une mise en œuvre efficace, il est nécessaire d'organiser des activités de sensibilisation et des réunions régulières pour suivre les progrès. Ces réunions doivent inclure tous les acteurs clés et avoir un budget dédié pour les fournitures et les activités de suivi.

Des évaluations fréquentes ont été effectuées au début du programme, mais beaucoup de ces efforts ont cessé, surtout après COVID-19. Établir un budget pour le suivi et l'évaluation continus sera crucial pour maintenir les progrès des programmes de nutrition.

#Conclusion

Cette étude s'est intéressée à l'intégration des secteurs de la santé et de l'agriculture pour améliorer la nutrition en Éthiopie. La sécheresse, les conflits et la pression démographique étaient des contributeurs significatifs à la sous-nutrition. Pour traiter efficacement la sous-nutrition, la collaboration entre divers secteurs reste essentielle.

L'étude souligne la nécessité d'un engagement politique, d'actions coordonnées et d'un focus sur la nature multisectorielle des interventions en nutrition. Ce n'est qu'en soutenant les travailleurs d'extension et en veillant à ce que tous les secteurs priorisent la nutrition que nous pourrons espérer obtenir des améliorations durables dans les pratiques alimentaires et les résultats de santé pour les familles en Éthiopie.