Risques continuels liés au VIH pour les femmes en Afrique subsaharienne
Les taux de VIH chez les femmes qui font du travail sexuel restent élevés malgré une baisse générale.
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Table des matières
Les nouvelles infections par le VIH chez les femmes en Afrique subsaharienne ont chuté depuis 1994. Entre 2010 et 2022, la baisse a atteint 65 % en Afrique de l'Est et australe. Cependant, les femmes qui se livrent à la prostitution restent à un risque beaucoup plus élevé de contracter le VIH. Alors que ces femmes représentent environ 1,2 % des femmes âgées de 15 à 49 ans en Afrique subsaharienne, elles comptent pour environ 3,5 % des femmes vivant avec le VIH dans la région.
Contexte Historique
Au début de la réponse au VIH en Afrique subsaharienne, les programmes ciblant spécifiquement les femmes qui se livrent à la prostitution faisaient partie intégrante de la stratégie. Malheureusement, le financement a diminué, et les programmes se sont recentrés sur la population générale. Ce changement a conduit à moins de services destinés aux femmes travaillant dans le sexe depuis le début des années 2000. Récemment, il y a eu un regain d'intérêt pour l'établissement de programmes ciblés pour les groupes clés, ce qui a entraîné un retour des services pour ces femmes.
Malgré les efforts accrus, mesurer l'efficacité de ces programmes pour prévenir de nouvelles infections au VIH n'est pas simple. Il reste flou de savoir si le taux de nouvelles infections parmi ces femmes a diminué en ligne avec la population féminine au sens large.
Incidence du VIH
Défis dans la Mesure de l'Les études sur les taux d'infection par le VIH chez les femmes qui se livrent à la prostitution sont limitées et difficiles à réaliser. De nombreux facteurs contribuent à ce défi, comme la nature variée et souvent cachée de la prostitution, souvent influencée par la stigmatisation et des problèmes juridiques. À cause de ces facteurs, ces femmes sont souvent exclues des enquêtes sur la population générale, rendant difficile la collecte de données précises.
La prostitution inclut de nombreux types de transactions sexuelles, des rencontres de rue aux activités dans des maisons, des bordels ou des hôtels. De plus, les femmes impliquées dans le sexe transactionnel peuvent ne pas s'identifier comme travailleuses du sexe, rendant leur recrutement pour des enquêtes encore plus compliqué. La forte mobilité de ces femmes et les changements fréquents dans leur implication dans le sexe compliquent les efforts de suivi dans les études.
Pour surmonter certains de ces problèmes, les chercheurs utilisent de nouvelles méthodes s'appuyant sur des données collectées à des moments spécifiques. Ils emploient également des stratégies de recrutement comme l'échantillonnage dirigé par les répondants et l'échantillonnage par localisation temporelle pour mieux capter un groupe représentatif de femmes qui se livrent à la prostitution.
Importance d'Évaluer l'Incidence du VIH
Alors que les pays visent à atteindre les objectifs mondiaux pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030, comprendre les taux d'infection par le VIH chez les femmes qui se livrent à la prostitution est essentiel pour planifier et livrer efficacement les programmes nationaux sur le VIH. Cette étude vise à rassembler et évaluer les données existantes sur les taux de VIH chez ces femmes en Afrique subsaharienne, à comparer ces taux avec la population féminine totale, et à évaluer les changements dans le temps.
Méthodologie
La recherche a consisté à examiner à la fois la littérature publiée et non publiée pour recueillir des données sur les taux d'infection par le VIH chez les femmes qui se livrent à la prostitution. Deux recherches ont été menées pour des articles revus par des pairs de 1990 à 2022 en utilisant diverses bases de données médicales. L'équipe de recherche a recherché des études fournissant des estimations confirmées des taux de VIH chez les femmes qui se livrent à la prostitution.
Pour qu'une étude soit incluse, elle devait rapporter des cas réels de VIH confirmés par des tests ou fournir suffisamment d'informations pour calculer le taux d'infection. Les femmes qui se sont autoproclamées travailleuses du sexe ou qui ont échangé du sexe contre de l'argent ou des biens ont été incluses.
L'équipe de recherche a évalué de près la qualité de chaque étude en utilisant un outil spécifique conçu pour évaluer les données générées à partir d'échantillons non aléatoires. Cette évaluation s'est concentrée sur la conception, la mise en œuvre et les approches de mesure de chaque étude.
Résultats
L'analyse a collecté 83 estimations de taux d'infection par le VIH chez les femmes qui se livrent à la prostitution provenant de 32 études, principalement d'Afrique de l'Est et australe. L'année médiane de l'étude était 2008. Entre 1985 et 2020, 2 194 nouvelles infections ont été rapportées, entraînant une incidence médiane de 4,3 infections pour 100 personnes-années.
Les taux d'infection par le VIH chez les femmes qui se livrent à la prostitution se sont avérés neuf fois plus élevés que ceux de la population féminine générale. L'écart était encore plus grand en Afrique de l'Ouest et centrale, où le taux était presque 23 fois plus élevé par rapport à la population totale.
De 1985 à 2020, l'incidence parmi ces femmes a été divisée par deux, mais les taux restent toujours disproportionnellement élevés. Les comparaisons des taux de VIH entre les femmes qui se livrent à la prostitution et la population féminine générale ont montré peu de changements au fil du temps.
Au Kenya, une étude notable a révélé que le taux d'infections par le VIH chez les femmes qui se livrent à la prostitution avait atteint un pic de 16 infections pour 100 personnes-années en 1994 avant de chuter significativement à 1 infection pour 100 personnes-années en 2017. Cependant, cette baisse a reflété les réductions des taux d'infection dans la population féminine totale, conduisant à une comparaison stable au fil des années.
Une tendance similaire a été observée au Zimbabwe, où le taux d'infection par le VIH est tombé de 5 infections pour 100 personnes-années à 3 entre 2010 et 2019. Cependant, le taux de déclin était plus rapide dans la population féminine générale, entraînant un risque relatif plus élevé.
Implications
Les données soulignent que les femmes qui se livrent à la prostitution continuent de subir un fardeau beaucoup plus élevé d'infections par le VIH par rapport à la population féminine plus large en Afrique subsaharienne. Bien que l'incidence globale ait diminué, d'importantes inégalités persistent, notamment en Afrique de l'Ouest et centrale.
Les résultats suggèrent que bien qu'il y ait eu des améliorations grâce à des programmes ciblés pour les femmes qui se livrent à la prostitution, il reste beaucoup à faire. Augmenter l'Accès aux services de prévention et de traitement est crucial pour réduire l'écart dans les taux d'infection.
Une attention continue est nécessaire pour répondre aux besoins des femmes qui se livrent à la prostitution. La recherche indique également que répondre aux besoins de ces femmes pourrait avoir un impact positif sur le contrôle de l'épidémie de VIH dans la région.
Limitations
L'étude avait aussi ses limitations. Les données étaient disponibles uniquement pour une fraction des pays en Afrique subsaharienne, avec un manque notable d'informations en Afrique de l'Ouest et centrale. Cela a limité la capacité de tirer des conclusions plus complètes.
Le manque de données continues rend difficile l'évaluation précise des tendances au fil du temps. De plus, de nombreuses études ont utilisé des définitions et des stratégies de recrutement variées pour les femmes qui se livrent à la prostitution, entraînant des incohérences dans les données collectées.
Un autre défi est que faire correspondre les taux de VIH parmi les femmes qui se livrent à la prostitution avec ceux de la population générale peut ne pas toujours fournir le contexte le plus précis en raison de la haute mobilité de ces femmes.
Conclusion
Dans l'ensemble, bien que l'incidence du VIH parmi les femmes qui se livrent à la prostitution ait diminué au cours des deux dernières décennies, des disparités significatives persistent. Le taux d'incidence chez ces femmes est toujours beaucoup plus élevé par rapport à la population féminine générale. Les efforts futurs devraient se concentrer sur l'amélioration des méthodes de collecte de données, la standardisation des définitions et s'assurer que les services de prévention et de traitement du VIH continuent de s'étendre. Aborder ces problèmes aidera à garantir que plus de femmes aient accès aux ressources dont elles ont besoin pour réduire leur risque de VIH et améliorer les résultats de santé globaux en Afrique subsaharienne.
Titre: HIV incidence among women engaging in sex work in sub-Saharan Africa: a systematic review and meta-analysis.
Résumé: IntroductionHIV incidence among women in sub-Saharan Africa (SSA) has declined steadily, but it is unknown whether new infections among women who engage in sex work (WESW) have declined at a similar rate. We synthesised estimates of HIV incidence among WESW in SSA and compared these to the wider female population to understand levels and trends in incidence over time. MethodsWe searched Medline, Embase, Global Health, Popline, Web of Science, and Google Scholar from January 1990 to October 2022, and grey literature for estimates of HIV incidence among WESW in SSA. We included studies reporting empirical estimates in any SSA country. We calculated incidence rate ratios (IRR) compared to age-district-year matched total female population incidence estimates. We conducted a meta-analysis of IRRs and used a continuous mixed-effects model to estimate changes in IRR over time. ResultsFrom 32 studies between 1985 and 2020, 2,194 new HIV infections were observed in WESW over 51,000 person-years (py). Median HIV incidence was 4.3/100py (IQR 2.8-7.0/100py), declining from a median of 5.96/100py between 1985 and 1995 to a median of 3.2/100py between 2010 and 2020. Incidence among WESW was nine times higher than in matched total population women (RR 8.6, 95%CI: 5.7-12.9), and greater in Western and Central Africa (RR 22.4, 95%CI: 11.3-44.3) than in Eastern and Southern Africa (RR 5.3, 95%CI: 3.7-7.6). Annual changes in log IRRs were minimal (-0.1% 95%CI: -6.9 to +6.8%). ConclusionsAcross SSA, HIV incidence among WESW remains disproportionately high compared to the total female population but showed similar rates of decline between 1990 and 2020. Improved surveillance and standardisation of approaches to obtain empirical estimates of sex worker incidence would enable a clearer understanding of whether we are on track to meet global targets for this population and better support data-driven HIV prevention programming.
Auteurs: Rebecca L. Anderson, H. S. Jones, H. Cust, R. S. McClelland, B. A. Richardson, H. Thirumurthy, K. Malama, B. Hensen, L. Platt, B. Rice, F. M. Cowan, J. W. Imai-Eaton, J. Hargreaves, O. Stevens
Dernière mise à jour: 2023-10-18 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2023.10.17.23297108
Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2023.10.17.23297108.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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