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Évaluer la santé du foie dans l'hépatite B chronique en Zambie

Une étude examine les marqueurs de dommages hépatiques chez des patients atteints d'hépatite B chronique en Zambie.

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L'hépatite B est une infection virale sérieuse qui touche des millions de personnes dans le monde. En 2019, environ 296 millions de personnes vivaient avec le virus de l'hépatite B. Cette maladie est particulièrement courante en Afrique subsaharienne, où environ 6,1 % de la population est porteuse du virus. LaZambie est un des pays de cette région où le virus est répandu, avec un taux d'infection rapporté de 5,6 %.

La présence de l'hépatite B peut entraîner de graves problèmes de foie, comme la cirrhose (une condition où le foie devient cicatrisé et dysfonctionnel) et le cancer du foie. Le Mozambique, un pays de la même région, a l'un des taux les plus élevés de cancer du foie lié à l'hépatite B.

Quand une personne est diagnostiquée avec une Hépatite B chronique, les médecins doivent déterminer si un traitement avec des médicaments antiviraux est nécessaire. Un facteur crucial dans cette décision est de savoir si le patient a de la cirrhose du foie. Cependant, détecter la cirrhose peut être compliqué ; la méthode la plus précise est la biopsie hépatique, qui consiste à prélever un petit échantillon de tissu hépatique. Cette méthode est invasive et peut mener à des erreurs de diagnostic.

En 2015, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé d'utiliser des méthodes non invasives pour évaluer les dommages hépatiques, en se concentrant principalement sur deux techniques : l'élastographie transitoire, un test d'imagerie, et un système de score connu sous le nom d'indice de rapport AST/plaquettes (APRI). Les nouvelles recommandations sont venues après l'examen de données principalement d'autres régions, mettant en évidence la nécessité de mesures accessibles dans les zones plus pauvres.

L'élastographie transitoire est efficace pour diagnostiquer la fibrose hépatique, mais elle n'est pas disponible dans de nombreux hôpitaux à travers l'Afrique. À cause de cette limitation, le test APRI est devenu populaire dans les pays à faible revenu car il est simple et peu coûteux, nécessitant seulement du matériel de laboratoire standard. Néanmoins, des recherches en Afrique ont indiqué que le seuil APRI établi pour déterminer la nécessité d'un traitement pourrait ne pas être adéquat, ce qui pourrait conduire à des cas manqués. De nouvelles recherches ont recommandé un seuil APRI plus bas pour améliorer l'exactitude basée sur des données locales.

Dans notre étude, nous voulions déterminer l'efficacité de différents marqueurs de fibrose hépatique peu coûteux et non invasifs, comme l'APRI à différents seuils, l'Indice FIB-4 et d'autres scores similaires, pour prédire les dommages hépatiques chez les personnes avec une hépatite B chronique en Afrique subsaharienne. Nous voulions aussi comprendre combien de patients atteints d'hépatite B chronique avaient de la cirrhose du foie.

Cette étude a eu lieu du 15 avril 2022 au 24 janvier 2023 à l'Hôpital universitaire de Lusaka, en Zambie. Nous avons examiné les dossiers médicaux de patients adultes diagnostiqués avec une hépatite B chronique qui n'avaient pas encore commencé de traitement. L’hôpital offre une clinique spécialisée dans l'hépatite, où une équipe de médecins est dédiée à la gestion des patients atteints de maladies du foie. La clinique a un nombre significatif de patients, offrant un cadre riche pour notre recherche.

Nous avons inclus des adultes de 18 ans et plus avec un test positif pour l'hépatite B. Les personnes ayant d'autres conditions comme le VIH, celles montrant des symptômes de problèmes de foie ou celles actuellement sous certains médicaments ont été exclues de notre étude pour s'assurer que nous nous concentrions uniquement sur les patients avec une hépatite B chronique.

Nous avons recruté tous les patients consentants qui remplissaient les critères, et puisque notre étude était transversale, nous avons calculé la taille de l'échantillon basée sur la prévalence attendue des dommages hépatiques. Nous avons recueilli des données auprès des patients, y compris leur histoire médicale, leur consommation d'alcool, et divers résultats de laboratoire.

Notre étude a impliqué 285 patients, dont 239 étaient éligibles pour analyse après exclusion de ceux en traitement ou avec des données incomplètes. La démographie montrait un ratio homme-femme de 3 à 2, avec un âge moyen d'environ 35 ans. Près de la moitié des participants ont déclaré n'avoir jamais consommé d'alcool, tandis que d'autres avaient des habitudes de consommation variées.

D'après les résultats de l'élastographie transitoire, nous avons trouvé que 16,3 % des participants avaient de la cirrhose. Parmi ceux testés pour des marqueurs supplémentaires, une partie a montré des résultats positifs pour l'antigène de surface de l'hépatite B et la charge virale.

L'analyse a montré que plusieurs marqueurs peu coûteux étaient significativement liés à la cirrhose, en particulier les scores APRI et l'indice FIB-4. La performance de ces marqueurs variait, avec des scores APRI supérieurs à 0,65 montrant une bonne sensibilité et spécificité, tandis que certaines méthodes traditionnelles montraient de mauvaises performances pour détecter la cirrhose, ce qui pourrait conduire à des patients manquant des traitements nécessaires.

En évaluant l'efficacité de ces marqueurs pour diagnostiquer la cirrhose, nous avons découvert que l'indice FIB-4 avait la meilleure précision, surpassant d'autres seuils APRI. Nous avons également exploré si la consommation d'alcool avait un impact sur la performance de ces tests non invasifs. Les résultats indiquaient que les consommateurs actuels d'alcool avaient une précision plus faible dans les tests diagnostiques comparé à ceux qui n'en avaient jamais consommé.

Nos résultats suggèrent qu'un nombre considérable d'individus avec une hépatite B chronique nécessite une surveillance attentive, surtout ceux âgés de 40 ans et plus qui sont à un plus grand risque de problèmes hépatiques selon des études passées. La prévalence plus élevée de l'hépatite B chez les hommes que chez les femmes a été notée, une tendance observée dans d'autres régions aussi. Des facteurs comme les différences biologiques et les influences hormonales peuvent contribuer à ces patterns.

Globalement, notre recherche souligne l'importance d'utiliser des données locales pour informer les pratiques de santé en Zambie et en Afrique subsaharienne. Les résultats suggèrent que des seuils APRI plus bas sont plus efficaces pour identifier les dommages hépatiques. De plus, l'indice FIB-4 pourrait servir d'outil important pour diagnostiquer la cirrhose.

De plus, un nombre de plaquettes inférieur à 150 pourrait être significatif pour prédire la cirrhose du foie, surtout dans les zones rurales, où des méthodes de diagnostic avancées peuvent ne pas être accessibles. Cependant, il est crucial de considérer d'autres facteurs, comme les maladies locales qui peuvent affecter les taux de plaquettes.

Bien que cette étude fournisse des perspectives précieuses, elle a aussi des limites. Elle a été réalisée dans un seul hôpital, ce qui pourrait influencer les taux de prévalence identifiés. De plus, la consommation d'alcool était basée sur des auto-évaluations plutôt que sur des mesures objectives, ce qui pourrait introduire un biais.

En résumé, notre étude renforce la nécessité de méthodes simples et efficaces pour évaluer la santé du foie chez les personnes avec une hépatite B en Afrique. Nous recommandons d'utiliser des seuils APRI plus bas et de considérer l'indice FIB-4 pour identifier les patients à risque de cirrhose. En outre, évaluer la consommation d'alcool devrait faire partie intégrante de l'évaluation des options de traitement pour les patients atteints d'hépatite B chronique.

Source originale

Titre: Performance of low-cost non-invasive blood markers of liver cirrhosis in adults with chronic hepatitis B infection with and without comorbid alcohol use in Zambia

Résumé: BackgroundDiagnosis of liver cirrhosis in patients with chronic hepatitis B is challenging given rare use of biopsy. In low and middle-income countries, transient elastography (TE), a recommended non-invasive imaging test for cirrhosis is rarely accessible. We therefore investigated the performance of multiple low-cost and more accessible blood-based liver fibrosis markers in patients with chronic hepatitis B infection in Zambia. As alcohol use complicates the assessment and outcomes of hepatitis B, we also considered alcohol use patterns in our evaluation. MethodsWe performed a hospital-based cross-sectional study, in Lusaka, Zambia, among consecutive treatment-naive adults with chronic hepatitis B mono-infection (i.e., HIV-negative) presenting to our hospital. The reference test for cirrhosis was TE of >/=9.6 kPa. Low-cost markers were the AST-to-platelet ratio index (APRI) at recommended threshold >2, as well as lower proposed alternative thresholds for Africa, >0.5 and >0.65, AST/ALT ratio and FIB-4 index >3.25. We evaluated the performance of each marker versus TE. In a secondary analysis, we evaluated marker performance in participants with current alcohol use versus lifetime abstinence. ResultsAmong 239 adults with HBV mono-infection analyzed, the mean age was 34.7 years and 53 (22.2%) reported current alcohol use. The prevalence of cirrhosis by TE was 16.3% (95% CI: 11.87-21.63). The area under the receiver operating characteristic curve was 0.83, 0.80, 0.79 and 0.73 for FIB-4, APRI >0.5, APRI >0.65 and APRI >2 respectively. Virtually all indices performed less well in people with current alcohol use. ConclusionThese data support the adoption of a lower APRI threshold in Africa, and the use of the FIB-4 index, for diagnosis of cirrhosis among patients with chronic hepatitis B infection. The currently-recommended APRI threshold may exclude people with cirrhosis who need antiviral therapy. Clinicians adopting these markers should screen for alcohol use and consider re-assessment of cirrhosis after alcohol reduction.

Auteurs: Sydney Mpisa, M. Kahere, A. Kanunga, M. Vinikoor, E. Sinkala

Dernière mise à jour: 2024-04-23 00:00:00

Langue: English

Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.04.23.24306219

Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.04.23.24306219.full.pdf

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/

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