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# Sciences de la santé# Épidémiologie

Réseau mondial de surveillance des eaux usées dans les aéroports

Les aéroports peuvent améliorer la surveillance des maladies grâce à un réseau mondial de surveillance des eaux usées.

Alessandro Vespignani, G. St-Onge, J. T. Davis, L. Hebert-Dufresne, A. Allard, A. Urbinati, S. V. Scarpino, M. Chinazzi

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Les Aéroports jouent un rôle majeur dans la propagation des maladies à travers le monde. Ils peuvent aider à propager des infections, mais ils ont aussi le potentiel de détecter et surveiller ces menaces pour la santé. Une façon de surveiller les maladies est la Surveillance des Eaux usées, qui attire de plus en plus l'attention dans les aéroports. Cette méthode a été utilisée pour suivre des maladies comme le COVID-19, la polio et la grippe. Récemment, des experts ont suggéré d'élargir cette approche pour former un réseau mondial de surveillance des eaux usées (WWSN) dans les aéroports. Un tel réseau pourrait donner des alertes précoces sur de nouvelles maladies.

Surveiller les eaux usées provenant des avions est un moyen non invasif de voir comment les maladies se propagent. Cependant, créer un réseau mondial pose des défis, comme la collecte efficace d'échantillons, le choix des maladies à tester, la sélection des meilleurs aéroports, l'expansion du réseau et la prise en compte des zones qui pourraient être négligées. Bien que certaines études aient examiné la faisabilité de cette approche dans les principaux aéroports, il nous reste encore à comprendre pleinement l'efficacité d'un réseau mondial en termes de taille, d'emplacement et d'opérations.

Pour aborder cela, nous utilisons un modèle appelé le Modèle Mondial d'Épidémie et de Mobilité (GLEAM). Ce modèle nous aide à analyser comment les maladies se propagent et sont détectées dans un réseau mondial. Il divise le monde en plus de 3 200 plus petites populations liées par les voyages aériens et les déplacements. Le modèle utilise des données provenant de plus de 4 600 aéroports pour simuler comment une maladie se propage. Nous pouvons voir comment les maladies se déplacent à travers ces populations interconnectées.

Comment fonctionne GLEAM

GLEAM est un outil sophistiqué qui combine des données et des statistiques pour montrer comment les maladies pourraient se propager à l'échelle mondiale. Il décompose le monde en groupes plus petits en fonction de la population et des habitudes de voyage. En plus d'utiliser des données réelles sur les voyages aériens, GLEAM inclut des informations sur la façon dont les gens se déplacent dans leurs communautés. Il suit combien de personnes sont à différents stades de la maladie et comment elles se déplacent à travers le monde.

Pour notre analyse, nous avons mis en place un WWSN avec 20 sites de surveillance dans des aéroports très fréquentés dans le monde entier. Nous avons choisi ces aéroports en fonction de leur volume élevé de passagers internationaux pour garantir une couverture suffisante. Le système fonctionne comme un réseau de sentinelles, où chaque aéroport teste les eaux usées de certains vols internationaux arrivant chaque jour.

Le modèle peut simuler une épidémie en commençant avec quelques personnes infectées, puis en montrant comment la maladie se propage dans le temps. Nous voyons des données sur combien d'infections se produisent et quand elles seraient détectées dans les aéroports. Un point clé est le temps qu'il faut pour détecter une nouvelle maladie dans ce système, ce qui nous aide à comprendre à quelle vitesse un réseau mondial peut répondre aux Épidémies.

Temps de détection

Le temps pris pour détecter un nouveau pathogène à travers le WWSN est crucial. Nous pouvons définir ce temps comme le nombre de jours entre le début d'une épidémie et sa première détection dans n'importe quel aéroport. Ce temps de détection varie selon plusieurs facteurs, comme l'endroit où l'épidémie a commencé, les caractéristiques du pathogène et l'efficacité du système de détection.

Notre analyse montre que le temps nécessaire pour détecter une nouvelle épidémie peut varier énormément. Par exemple, si une épidémie commence à Genève, il peut falloir environ 14 jours pour la détecter, alors que cela peut prendre 66 jours si elle commence à Kalemie, au Congo. Différents endroits ont différents schémas de voyage, et certains endroits peuvent prendre plus de temps pour avoir une épidémie détectée à cause de moins de connexions internationales.

Facteurs impactant le temps de détection

Le temps de détection dépend aussi de diverses caractéristiques du pathogène lui-même. Par exemple, si un pathogène se propage rapidement ou a une période détectable plus longue dans les eaux usées, il pourrait être trouvé plus tôt. Dans notre modélisation, nous avons regardé différents scénarios où nous avons changé le nombre de reproduction de base (combien de personnes une personne infectée propage la maladie) et le temps qu'il faut entre l'exposition et le moment où elle devient infectieuse.

En ajustant ces paramètres, nous avons constaté qu'un nombre de reproduction plus élevé ou un temps de génération plus court entraînait généralement un temps de détection plus court. À l'inverse, si les taux de détection étaient plus bas, le temps pour trouver une épidémie augmentait, mais pas de manière significative. Cela montre que la nature de la maladie peut grandement impacter la rapidité avec laquelle nous pouvons détecter de nouvelles infections.

Optimiser le réseau de surveillance des eaux usées

La conception du WWSN est cruciale pour son efficacité. Des caractéristiques clés comme le nombre d'aéroports participant et leur emplacement peuvent influencer de manière significative le bon fonctionnement du réseau. Nous avons exploré différentes stratégies pour choisir les aéroports pour le réseau, en tenant compte de facteurs comme le volume de trafic aérien et le degré de connectivité d'un aéroport avec d'autres lieux.

Nous avons trouvé qu'utiliser un nombre limité de sites de surveillance, autour de 20, pourrait encore être très efficace. Le réseau mettrait environ 20 % de temps en plus pour détecter une épidémie par rapport à un réseau incluant tous les aéroports internationaux. Ajouter plus de sites de surveillance avait tendance à fournir des rendements décroissants, ce qui signifie qu'après un certain point, ajouter plus d'aéroports n'améliorait pas significativement les temps de détection.

De plus, nous avons exploré des stratégies ciblées qui se concentrent sur des régions spécifiques où les épidémies pourraient être plus probables. Ce genre d'approche permet de meilleures capacités de détection pour des zones spécifiques tout en maintenant une bonne couverture mondiale.

Sensibilisation situationnelle fournie par les WWSN

Le WWSN peut non seulement aider à détecter des épidémies, mais aussi à suivre leurs sources et à comprendre comment elles se propagent. Par exemple, lors de l'émergence du variant Alpha de SARS-CoV-2, un WWSN bien mis en œuvre aurait pu prédire quand et où il serait détecté en fonction des schémas de voyage et des Détections précoces. Notre analyse indique qu'avec un taux de détection de seulement 4 %, le variant aurait pu être détecté dès novembre 2020, soulignant le potentiel d'alertes précoces efficaces.

En utilisant les données collectées lors de plusieurs événements de détection, le réseau peut aussi estimer des paramètres épidémiques importants comme le taux de croissance de la maladie et sa transmissibilité. En analysant comment les détections s'accumulent, nous pouvons mieux déduire l'origine de l'épidémie et identifier quand elle a probablement commencé.

Défis et limites

Bien que notre approche montre du potentiel, il est important de reconnaître certaines limites. Par exemple, le modèle suppose que le voyage aérien se fait de manière indépendante pour chaque personne, ce qui peut négliger certains scénarios où des groupes voyagent ensemble. De plus, notre analyse ne s'est pas concentrée sur les faux positifs, qui pourraient se produire si la contamination se produit dans le système des eaux usées entre les vols.

Les travaux futurs devraient aborder ces défis en affinant les hypothèses et en tenant compte des facteurs du monde réel qui pourraient affecter les fonctions du WWSN. De plus, l'intégration de ce modèle avec des méthodes de surveillance pratiques garantira une mise en œuvre opérationnelle efficace.

Conclusion

Le développement d'un réseau mondial de surveillance des eaux usées dans les aéroports est une avancée significative dans la réponse de santé publique face aux maladies émergentes. Ce réseau peut réduire le temps de détection des nouveaux pathogènes et aider à fournir une sensibilisation situationnelle critique pendant les épidémies. En exploitant les données disponibles sur les schémas de voyage et les caractéristiques des pathogènes, les WWSN ont le potentiel d'améliorer la sécurité sanitaire mondiale.

Les informations tirées de cette modélisation peuvent aider les responsables de la santé publique à prendre des décisions éclairées sur la gestion des épidémies. De plus, ce cadre offre une base pour des études futures incluant des considérations spécifiques pour différents pathogènes et les facteurs socio-économiques qui influencent la propagation des maladies.

En fin de compte, la surveillance des eaux usées dans les aéroports pourrait jouer un rôle vital dans l'identification des menaces sanitaires émergentes et permettre aux autorités de réagir rapidement, protégeant ainsi la santé publique à l'échelle mondiale.

Source originale

Titre: Optimization and performance analytics of global aircraft-based wastewater surveillance networks

Résumé: Aircraft wastewater surveillance has been proposed as a novel approach to monitor the global spread of pathogens. Here we develop a computational framework to provide actionable information for designing and estimating the effectiveness of global aircraft-based wastewater surveillance networks (WWSNs). We study respiratory diseases of varying transmission potentials and find that networks of 10 to 20 strategically placed wastewater sentinel sites can provide timely situational awareness and function effectively as an early warning system. The model identifies potential blind spots and suggests optimization strategies to increase WWSNs effectiveness while minimizing resource use. Our findings highlight that increasing the number of sentinel sites beyond a critical threshold does not proportionately improve WWSNs capabilities, stressing the importance of resource optimization. We show through retrospective analyses that WWSNs can significantly shorten the detection time for emerging pathogens. The presented approach offers a realistic analytic framework for the analysis of WWSNs at airports.

Auteurs: Alessandro Vespignani, G. St-Onge, J. T. Davis, L. Hebert-Dufresne, A. Allard, A. Urbinati, S. V. Scarpino, M. Chinazzi

Dernière mise à jour: 2024-08-04 00:00:00

Langue: English

Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.08.02.24311418

Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.08.02.24311418.full.pdf

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/

Changements: Ce résumé a été créé avec l'aide de l'IA et peut contenir des inexactitudes. Pour obtenir des informations précises, veuillez vous référer aux documents sources originaux dont les liens figurent ici.

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