Positronium : Un nouvel outil en imagerie médicale
Des chercheurs explorent l'utilisation du positronium pour améliorer les techniques d'imagerie médicale.
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Table des matières
Le Positronium (Ps) est un duo unique d'un électron et de son opposé, appelé positron. Ce concept intrigue les scientifiques depuis qu'il a été proposé pour la première fois dans les années 1930 et confirmé plus tard dans les années 1950. Une des caractéristiques majeures du positronium est sa capacité à disparaître, ce qui se produit lorsque l'électron et le positron entrent en collision. Cette interaction offre un terrain riche pour étudier le comportement de la matière à un niveau particulaire.
Pourquoi étudier le positronium ?
Le positronium permet aux chercheurs de tester des théories en physique quantique, en particulier celles qui impliquent les interactions entre particules chargées. Une des raisons principales d'étudier ce système est qu'il se comporte un peu différemment que des particules plus courantes, comme celles qu'on trouve dans les atomes d'hydrogène. Quand le positronium se forme, il peut exister dans deux états basés sur les spins de l'électron et du positron. On les appelle parapositronium (Pps) et orthopositronium (OPS). Les deux états se comportent différemment quand ils disparaissent, avec le pPs qui disparait généralement en deux particules légères (photons) et l’oPs qui se décompose en trois.
De plus, l’oPs existe plus longtemps que le pPs. Ça donne donc aux scientifiques le temps d'étudier comment il interagit avec son environnement. Par exemple, quand il rencontre de la matière environnante, il peut perdre une partie de sa durée de vie à cause des interactions, ce qui affecte comment on peut le mesurer. Comprendre ces modifications aide à observer les propriétés de la matière.
En termes pratiques, mesurer la durée de vie de l’oPs a des applications potentielles en science des matériaux, surtout pour identifier des défauts ou des imperfections dans les solides, et ça commence aussi à attirer l’attention dans le domaine médical.
Spectroscopie de durée de vie des positrons
Une technique appelée spectroscopie de durée de vie des positrons (PALS) mesure la durée de vie de l’oPs. Cette méthode est particulièrement utile pour recueillir des données détaillées sur les structures dans divers matériaux, y compris les défauts dans les solides et l'arrangement des molécules dans les polymères. Sa simplicité et sa haute sensibilité en font un choix populaire en recherche.
Ces dernières années, le domaine médical a commencé à remarquer le potentiel de la PALS. Les scientifiques sont particulièrement intéressés par la façon dont cette technique pourrait aider à mesurer les niveaux d’oxygène dans les tissus humains, ce qui est crucial pour comprendre diverses conditions médicales. Des études antérieures ont déjà montré des résultats prometteurs avec des tests in vitro. Maintenant, les chercheurs travaillent à réaliser des mesures sur des sujets vivants.
PET cliniques
L’utilisation des scannersUn des aspects fascinants de l'utilisation des mesures de durée de vie de l’oPs en médecine est qu'elles peuvent se faire avec des scanners PET standard. Les scanners PET sont couramment utilisés dans les hôpitaux pour détecter des maladies, surtout le cancer. Cependant, mesurer la durée de vie de l’oPs présente ses propres défis.
Pour déterminer la durée de vie de l’oPs, les chercheurs doivent identifier les événements où trois photons sont détectés en même temps au lieu des deux habituels sur lesquels la plupart des scans PET se concentrent. Ce n'est pas une tâche simple, car cela nécessite de modifier le fonctionnement habituel des scanners PET. Des techniques avancées sont mises en œuvre dans certains nouveaux modèles de scanners PET pour faciliter ce processus.
Défis de mesure
Collecter assez d'événements à trois photons pour obtenir une mesure fiable reste un défi majeur. La PALS traditionnelle utilise des sources radioactives stables qui permettent de longues périodes d'observation. Cependant, de nombreux radionucléides couramment utilisés en milieu clinique ont des durées de vie plus courtes ou émettent moins de photons, ce qui complique la collecte des données nécessaires.
Pour y remédier, les chercheurs se penchent sur des systèmes PET spécialisés avec des champs de vision axiaux plus longs. De tels systèmes ont récemment été introduits dans les pratiques cliniques et ont montré des promesses pour améliorer la sensibilité lors des mesures.
Développements récents dans les mesures
Des études récentes ont démontré qu'il est possible de mesurer les durées de vie de l’oPs en utilisant des scanners PET avancés sur des sujets vivants. Des données ont été collectées auprès de patients ayant reçu des radiopharmaceutiques standards. L’objectif est de développer des méthodes pour déterminer les durées de vie de l’oPs dans divers organes.
Les données sont recueillies dans une configuration spécifique. Un mélange de différentes substances est administré aux sujets, ce qui permet de mesurer les durées de vie de l’oPs dans différents organes. C'est essentiel pour comprendre comment différents environnements et conditions affectent les durées de vie du positronium.
Comprendre les expériences
Dans les études récentes, quelques individus, y compris des patients avec certaines conditions médicales et des volontaires en bonne santé, ont subi des scans avec des scanners PET. Ils ont reçu des doses de composés radioactifs spécifiques qui émettent des photons lors de leur désintégration. Les scans ont été réalisés à la fois en mode standard à deux photons et en mode spécialisé à trois photons.
Différents organes ont été ciblés pour les mesures de durée de vie de l’oPs, notamment les reins, le foie et les poumons. La structure de chaque organe peut affecter le comportement du positronium, ce qui signifie que les résultats de durée de vie pourraient varier considérablement.
En même temps, des échantillons de sang ont également été collectés et analysés pour évaluer les durées de vie de l’oPs dans un contexte différent. C'est crucial, car la composition du sang pourrait influencer significativement les résultats de mesure.
Collecte et analyse des données
Pour analyser les données, des algorithmes avancés sont utilisés pour traiter les informations recueillies lors des scans PET. Cela implique de sélectionner des événements spécifiques qui répondent aux critères de détection à trois photons et de déterminer les différences de temps entre ces photons.
Les chercheurs utilisent des modèles statistiques pour décortiquer les données collectées, permettant une compréhension détaillée des processus sous-jacents. En adaptant ces modèles aux données, ils peuvent extraire des informations significatives sur les durées de vie de l’oPs et leurs implications.
Les résultats indiquent que les durées de vie de l’oPs dépendent fortement des conditions spécifiques du matériau environnant et que certains motifs peuvent être associés à différents types de tissus.
Résultats et implications
Les durées de vie mesurées de l’oPs montrent qu'il existe des différences notables entre divers organes. Cela suggère que le comportement du positronium pourrait potentiellement servir de marqueur pour diagnostiquer des conditions médicales, notamment celles liées aux niveaux d'oxygène des tissus.
La capacité d'expliquer comment les durées de vie de l’oPs changent dans différents environnements ouvre des perspectives passionnantes pour de futures recherches et applications dans les milieux cliniques. Ces découvertes promettent d'améliorer les techniques de diagnostic et de comprendre la biologie sous-jacente des maladies.
Directions futures
Des efforts continus pour affiner les techniques de mesure seront essentiels pour débloquer tout le potentiel des mesures de durée de vie de l’oPs. L'objectif est de rationaliser les processus en utilisant la technologie d'imagerie médicale existante et d'améliorer l'exactitude des résultats.
À mesure que les études avancent, les chercheurs visent à mieux comprendre les implications des durées de vie de l’oPs dans divers contextes médicaux. Cette compréhension pourrait mener à de nouvelles méthodes pour surveiller la progression des maladies et évaluer l'efficacité des traitements.
De plus, explorer différents radionucléides avec des taux d'émission de photons plus élevés et de meilleurs résultats pour les patients pourrait améliorer la faisabilité de ces mesures. L'intégration de technologies d'imagerie avancées jouera également un rôle crucial dans l'élargissement des applications de la PALS en médecine.
Conclusion
Le positronium est un outil précieux dans le domaine de la physique et de l'imagerie médicale. En étudiant ses propriétés et son comportement, les chercheurs peuvent débloquer de nouvelles possibilités pour comprendre les structures de la matière et faire avancer les pratiques cliniques. À mesure que les études en cours révèlent davantage sur les avantages potentiels de la mesure des durées de vie de l’oPs, l'avenir de ce domaine semble prometteur. La combinaison de la physique, de la biologie et de l'imagerie médicale pourrait conduire à des percées significatives dans notre approche des soins aux patients et du diagnostic des maladies.
Titre: In Vivo Positronium Lifetime Measurements with a Long Axial Field-of-View PET/CT
Résumé: PurposeThe lifetime of orthopositronium (oPs), a spin triplet of an electron and positron, depends on the molecular structure of the surrounding tissue. Therefore, measuring oPs lifetime could in principle provide diagnostic information about the tissue microenvironment that goes beyond standard positron emission tomography (PET) imaging. This study demonstrates that in vivo oPs lifetime measurement is feasible with a commercial long axial field-of-view (LAFOV) PET/CT scanner. MethodsThree subjects received a dose of 148.8 MBq [68Ga]-Ga-DOTA-TOC, 159.7 MBq [68Ga]Ga-PSMA-617 and 420.7 MBq [82Rb]Cl. In addition to the standard protocol, the three subjects were scanned for 20, 40 and 10 minutes with a single-crystal interaction acquisition mode on a Biograph Vision Quadra (Siemens Healthineers) PET/CT. Three-photon events, that include two annihilation photons and a prompt photon from the decay of the radionuclide, are then selected from the list mode data based on energy, time and spatial selection criteria using a prototype software. The spatial location of the annihilation events is reconstructed using the annihilation photons time-of-flight. Through a Bayesian fit to the measured time difference between the annihilation and the prompt photons, we are able to determine the oPs lifetime for selected organs. The Bayesian fitting methodology is extended to a hierarchical model in order to investigate possible common oPs lifetime distributions of the heart chambers in the [82Rb]Cl scan. ResultsFrom the segmentation of the subjects histoimages of three-photon events, we present the highest density intervals (HDI) of the oPs lifetimes marginalized posterior distribution for selected organs. Interestingly, the mean values of the right heart chambers were higher than in the left heart chambers of the subject that received [82Rb]Cl: the 68% HDI of the atria are [1.15 ns, 1.72 ns] (left) and [1.46 ns, 1.99 ns] (right) with mean values 1.50 ns and 1.76 ns, respectively. For the ventricles we obtained [1.22 ns, 1.60 ns] (left) and [1.69 ns, 2.18 ns] (right) with mean values 1.44 ns and 1.96 ns. This might signal the different oxygenation levels of venous and arterial blood. Fitting a hierarchical model, we found that the oPs lifetime for volumes-of-interest with arterial blood can be sampled form a posterior distribution with a 68% HDI of [1.4 ns, 1.84 ns] (mean 1.62 ns) and while those containing venous blood have a HDI of [1.78 ns, 2.21 ns] (mean 2.0 ns). Through arterial and venous blood sampling, we were unable to confirm such a difference in the oPs lifetime. ConclusionIn vivo oPs lifetime measurements on a commercial LAFOV PET/CT system are feasible at the organ level with an unprecedented level of statistical power. Nevertheless, count statistics of three-photon events (especially for 68Ga-based measurements) and the interpretation of oPs lifetimes in human tissue remain major challenges that need to be addressed in future studies.
Auteurs: Lorenzo Mercolli, W. M. Steinberger, H. Sari, A. Afshar-Oromieh, F. Caobelli, M. Conti, A. R. Felgosa Cardoso, C. Mingels, P. Moskal, T. Pyka, N. Rathod, R. Schepers, R. Seifert, K. Shi, E. L. Stepien, M. Viscione, A. O. Rominger
Dernière mise à jour: 2024-10-22 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.10.19.24315509
Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.10.19.24315509.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/
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