Commerce de la cigarette en RDC : Un aperçu alarmant
Une étude révèle des infos sur le trafic de cigarettes illégales en RDC.
Noreen Dadirai Mdege, C. Tchoupe, R. Pokothoane, D. Mirindi, C. C. Miderho, K. Sams, P. Shamba, E. Kandate, P. Milambo, H. Ross
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Table des matières
- Conception de l'étude
- Méthodologie
- Identification des paquets de cigarettes illicites
- Processus de collecte de données
- Extraction des données
- Résultats de l'étude
- Tarification des cigarettes
- Facteurs associés aux paquets de cigarettes illicites
- Conclusion
- Recommandations pour de futures recherches
- Forces et limites de l'étude
- Source originale
En République Démocratique du Congo (RDC), l'utilisation du tabac est un souci, avec 18 % des hommes et 2 % des femmes âgées de 15 à 49 ans utilisant des produits du tabac comme les cigarettes en 2017-2018. La RDC a fait des efforts au cours des trente dernières années pour réduire la consommation de tabac. Ces efforts incluent l'interdiction de la publicité pour le tabac, la restriction du tabagisme dans les lieux publics, l'exigence d'avertissements sanitaires sur les paquets de tabac et la taxation des produits du tabac. Cependant, le taux d'imposition de 38,7 % sur les Prix de détail est inférieur aux 75 % recommandés.
La RDC a signé un accord international en 2004, connu sous le nom de Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac, pour aider à résoudre le problème du tabac. En 2013, le pays a également signé un protocole visant à lutter contre le commerce illicite de tabac, mais ce protocole n'a pas encore été ratifié. Le commerce illicite de tabac facilite l'accès aux produits du tabac, souvent à des prix plus bas, ce qui pourrait entraîner une augmentation du tabagisme.
La RDC partage des frontières avec neuf pays, ce qui entraîne des défis pour contrôler la contrebande de cigarettes. Malgré les problèmes persistants, l'ampleur du commerce illégal de cigarettes en RDC n'a pas été examinée de près auparavant, ce qui rend difficile l'élaboration de stratégies efficaces pour lutter contre le problème. Une étude a été menée dans le but de comprendre l'étendue du commerce illicite de cigarettes en estimant combien de cigarettes consommées étaient illégales, le montant de l'évasion fiscale, les origines des cigarettes Illicites et les facteurs qui leur sont associés.
Conception de l'étude
L'étude a impliqué la collecte de paquets de cigarettes vides provenant de diverses sources, notamment des détaillants stationnaires (comme des magasins et des kiosques), des détaillants mobiles (ceux qui vendent en se déplaçant), et des poubelles ou des rues. En RDC, vendre des cigarettes à l'unité est légal, ce qui facilite la collecte de paquets vides auprès des détaillants. Les chercheurs ont également collecté des données sur le prix moyen des cigarettes de différentes marques.
Méthodologie
L'étude a été menée dans huit provinces de la RDC, choisies en fonction de leurs caractéristiques géographiques et de sécurité. Les chercheurs ont défini des zones comme étant à haut, intermédiaire ou faible risque en termes de vulnérabilité aux conflits et de proximité des frontières. Dans chaque catégorie, des provinces ont été tirées au sort, ce qui a donné huit zones choisies pour l'étude.
Dans chaque province, les zones de santé ont été catégorisées en zones urbaines et rurales, avec une zone de santé sélectionnée dans chaque catégorie. Deux zones de santé de chaque zone de santé sélectionnée ont également été choisies, ce qui a conduit à un total de 32 zones où des données ont été collectées.
Identification des paquets de cigarettes illicites
Les paquets de cigarettes vendus en RDC doivent respecter des règlements spécifiques. Ils doivent inclure des avertissements sanitaires, des identifiants de marque et des timbres fiscaux. Le branding trompeur est également interdit. Pour se mettre d'accord sur ce qui constitue un paquet de cigarettes illicite, des discussions ont eu lieu avec divers intervenants impliqués dans le contrôle du tabac en RDC. Un paquet de cigarettes vide a été considéré comme illicite s'il remplissait l'un de ces critères :
- Pas de timbre fiscal ou timbre fiscal incorrect.
- Pas d'avertissements sanitaires ou avertissements dans une langue autre que le français.
- Pas d'information indiquant que la vente de tabac aux mineurs est interdite.
- Pas d'indication sur le contenu en goudron et nicotine.
Pendant l'étude, certains paquets avaient de vieux timbres fiscaux jaunes, qui ne sont plus considérés comme valides mais qui étaient encore en circulation. Cela soulève des questions sur la conformité avec les règlements les plus récents.
Processus de collecte de données
Du 15 mai au 9 juin 2023, les collecteurs de données visaient à rassembler au moins 10 000 paquets de cigarettes vides dans les provinces sélectionnées. Une équipe formée de 40 collecteurs de données et de huit superviseurs a réalisé cette tâche. Les détaillants ont été approchés pour collecter les paquets vides, et les détaillants participants ont reçu des informations sur l'étude, ainsi qu'un sac unique pour collecter leurs paquets. Les sacs étaient marqués avec des identifiants pour faciliter le suivi.
Extraction des données
Des informations ont été enregistrées sur chaque paquet, y compris son nom de marque, le fabricant et le pays d'origine. La présence d'un timbre fiscal, d'avertissements sanitaires et de contenu en goudron et nicotine a également été notée. Un sondage séparé a été réalisé avec les détaillants pour collecter des informations sur les prix, les sources et les types de cigarettes vendues.
Résultats de l'étude
Au total, 10 622 paquets de cigarettes vides ont été collectés. La majorité de ces paquets (67 %) provenaient de détaillants stationnaires, tandis que les détaillants mobiles ont contribué à hauteur de 14 %, et les collectes dans les poubelles/rues constituaient 19 %. Les différentes provinces ont contribué avec des nombres variés de paquets, le plus grand nombre trouvé dans la province de Kwango.
Dans l'ensemble, 8,6 % des paquets collectés ont été classés comme illicites, ce qui signifie qu'ils ne respectaient pas au moins une des exigences légales. La proportion de paquets illicites variait selon les différents points de collecte, avec 9,8 % provenant de détaillants stationnaires, 2,2 % de détaillants mobiles et 9,3 % des collectes de déchets. L'étude a indiqué que les paquets illicites étaient particulièrement courants dans les provinces considérées comme très poreuses.
En termes de niveaux de revenus, 67,1 % des paquets provenaient de zones à faible revenu, et ceux-ci étaient plus susceptibles d'être illicites par rapport à ceux provenant de zones à revenu élevé. Tous les paquets illicites identifiés dans l'étude étaient importés, et certaines marques montraient des taux plus élevés de paquets illicites.
Aucuns paquets des fabricants locaux et des paquets en provenance du Zimbabwe n'étaient considérés comme illicites, tandis que ceux en provenance du Soudan du Sud et d'Inde étaient entièrement illicites. Cette tendance s'est poursuivie avec d'autres pays, les taux de paquets illicites variant considérablement en fonction de leur origine.
Tous les paquets illicites n'ont pas respecté les exigences en matière de timbres fiscaux, et une partie des paquets collectés ne respectait également pas les règlements sur les avertissements sanitaires ou les restrictions d'âge.
Tarification des cigarettes
Des données ont également été collectées sur les prix des cigarettes, révélant que les prix des paquets variaient de 1 309 à 3 185 Francs Congolais. Notamment, certaines marques avec des taux élevés de paquets illicites avaient également des prix de détail moyens plus élevés.
Facteurs associés aux paquets de cigarettes illicites
L'étude a trouvé plusieurs facteurs qui affectaient la probabilité qu'un paquet soit illicite. Les paquets de cigarettes des zones à faible revenu avaient plus de deux fois plus de chances d'être illicites par rapport à ceux des zones à revenu élevé. La probabilité qu'un paquet soit illicite augmentait également en fonction de la porosité de la province.
Les détaillants mobiles étaient moins susceptibles de vendre des paquets illicites, tandis que ceux trouvés dans des poubelles ou dans la rue étaient plus susceptibles d'être illicites. Les paquets de cigarettes aromatisées montraient également une plus grande probabilité d'être classés comme illicites. Aucune différence significative n'a été trouvée en ce qui concerne les points de collecte urbains ou ruraux.
Conclusion
L'étude a conclu que les cigarettes illicites constituaient environ 8,6 % du marché total des cigarettes en RDC. Bien que ce chiffre soit relativement bas, cela souligne la nécessité de mesures plus fortes pour prévenir le commerce illicite. Des suggestions ont été faites pour renforcer les contrôles aux frontières, améliorer les systèmes de surveillance et ratifier des protocoles internationaux visant à combattre le commerce illégal de tabac. Il est également recommandé de renforcer les avertissements sanitaires sur les paquets de cigarettes pour s'assurer qu'ils sont efficaces et reconnaissables.
Recommandations pour de futures recherches
Un suivi continu du commerce illicite de tabac en RDC aidera à évaluer l'impact des nouvelles mesures de contrôle du tabac. Les lacunes de données peuvent être comblées grâce à une surveillance approfondie des ventes de tabac et des données fiscales. Comprendre l'efficacité des différents avertissements sanitaires peut également aider à concevoir des messages qui fonctionnent mieux pour la santé publique.
Forces et limites de l'étude
Cette recherche est sans précédent pour estimer la part illégale du marché des cigarettes en RDC. Bien que limitée à huit provinces, la conception de l'étude assure un résultat plus représentatif. Cependant, la dépendance aux détaillants pour fournir des paquets vides peut signifier que certains paquets illicites n'ont pas été signalés, ce qui pourrait fausser les résultats. Néanmoins, les résultats donnent des aperçus précieux sur l'étendue du commerce illicite de cigarettes et la nécessité de mesures de contrôle plus sécurisées.
Titre: The illicit cigarette market in the Democratic Republic of the Congo (DRC): findings from a cross-sectional study of empty cigarette packs
Résumé: This study aimed to estimate the proportion of cigarettes consumed in the Democratic Republic of the Congo (DRC) that are illicit and the extent of cigarette tax evasion; and to identify the origins of and factors associated with illicit cigarettes. Data were collected from May 15 to June 9, 2023. Stratified, multistage sampling was used to select 32 health areas from which empty cigarette packs were collected. Each collected pack was examined and classified as licit if it complied, or illicit if it did not comply, with the DRCs tax stamp or written health warning requirements, or the requirements to have a notice indicating the prohibition of sale by/to minors or information on tar and nicotine content. We reported frequencies as numbers and percentages, and means for continuous variables. We performed regression analysis and used adjusted odds ratios (aOR) and their 95% confidence intervals (CI) to measure associations. 8.6% of the 10622 empty cigarette packs collected were illicit. All of the illicit packs were also identified as having evaded cigarette tax. Approximately 8.0% of the collected packs did not comply with written health warning requirements, 5.6% did not indicate the prohibition of sale by/to minors, and 4.5% did not have information on tar and nicotine content. Packs from low-income areas were more likely to be illicit than those collected from high-income areas (aOR 1.90; [95% CI: 1.48-2.43]). The likelihood of being an illicit cigarette increased with increasing susceptibility to armed conflict/insecurity. Packs from border provinces were less likely to be illicit than those from non-border provinces (aOR 0.48; [95% CI: 0.25-0.90]). Our results show that the illicit cigarette trade market in the DRC is currently small, and most illicit cigarettes are imported from other countries. There is a need to secure the cigarette supply chain, including strengthening border controls.
Auteurs: Noreen Dadirai Mdege, C. Tchoupe, R. Pokothoane, D. Mirindi, C. C. Miderho, K. Sams, P. Shamba, E. Kandate, P. Milambo, H. Ross
Dernière mise à jour: 2024-10-29 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.10.25.24316163
Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.10.25.24316163.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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