Le gel de carraghénane montre des promesses contre les infections HPV
Une nouvelle étude montre que le gel de carraghénane peut réduire significativement les infections à HPV.
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Table des matières
Le papillomavirus humain (HPV) est l'infection sexuellement transmissible la plus courante dans le monde. C'est une cause majeure de cancer du col de l'utérus, qui est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes à l'échelle mondiale. En 2020, il y a eu environ 604 127 nouveaux cas et 341 831 décès dus au cancer du col de l'utérus. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est fixé pour objectif d'éliminer ce cancer grâce à une stratégie en trois parties : vacciner 90 % des filles d'ici 15 ans, dépister 70 % des femmes de 35 à 45 ans, et traiter 90 % des femmes présentant des pré-cancers ou un cancer du col de l'utérus.
La vaccination contre le HPV est très efficace, mais créer et maintenir des programmes de vaccination peut être compliqué. La pandémie de COVID-19 a ralenti l'adoption des vaccins HPV, entraînant des pénuries temporaires et une augmentation de l'hésitation vaccinale. Bien qu'il y ait suffisamment de vaccins HPV à l'échelle mondiale pour répondre à la demande, ces pénuries soulèvent la nécessité d'autres méthodes pour prévenir le HPV. Une méthode potentielle est d'utiliser un gel personnel à base de Carraghénane, qui pourrait aider à soutenir l'élimination du cancer du col de l'utérus.
Qu'est-ce que le carraghénane ?
Le carraghénane est une substance naturelle dérivée des algues rouges. Des études antérieures ont montré qu'il a le potentiel de bloquer le HPV dans des environnements de laboratoire. Il a également été jugé sûr pour une utilisation vaginale. Une étude appelée essai CATCH (Carrageenan-gel Against Transmission of Cervical Human Papillomavirus) a été mise en place pour voir à quel point ce gel à base de carraghénane est efficace pour prévenir les nouvelles infections HPV et celles existantes. L'analyse initiale a révélé qu'utiliser le gel de carraghénane était lié à une réduction de 36 % des nouvelles infections HPV par rapport à un gel placebo.
Conception de l'étude et Participants
L'essai CATCH était une étude contrôlée qui comparait le gel de carraghénane à un gel placebo. L'étude a recruté des étudiantes universitaires de diverses cliniques de santé à Montréal, au Canada. Les participantes devaient avoir 18 ans ou plus, vivre à Montréal et avoir eu des relations sexuelles avec un partenaire masculin au cours des trois derniers mois. Celles qui avaient des antécédents de cancer du col de l'utérus ou souffraient de certaines conditions médicales étaient exclues.
Les participantes ont été assignées au hasard à utiliser soit le gel de carraghénane, soit le gel placebo. Les deux gels avaient la même apparence, et les infirmières, participantes et techniciens de laboratoire ne savaient pas quel gel chaque participante utilisait.
Utilisation des gels
Les participantes devaient appliquer le gel un jour sur deux pendant le premier mois et avant et après toute activité sexuelle. Elles ont été invitées à tenir un calendrier en ligne pour suivre leur utilisation du gel et les effets secondaires qu'elles ont pu ressentir. L'étude impliquait plusieurs visites de suivi où les participantes étaient interrogées sur leur santé, leur activité sexuelle et l'utilisation du gel.
Résultats de l'étude
Les objectifs principaux de l'étude étaient de voir si le gel de carraghénane avait un impact sur les nouvelles infections HPV et s'il aidait à éliminer les infections HPV existantes. Les chercheurs ont également examiné à quel point les participantes respectaient les instructions d'utilisation du gel et les effets secondaires ressentis.
Un total de 429 participantes étaient incluses dans l'analyse des nouvelles infections, tandis que 240 étaient dans l'analyse pour l'élimination des infections HPV. Un échantillon vaginal a été prélevé sur les participantes à chaque visite pour tester le HPV.
Les résultats ont montré que moins de participantes du groupe carraghénane avaient de nouvelles infections HPV par rapport à celles utilisant le gel placebo. L'analyse a indiqué un effet protecteur de 37 % contre les nouvelles infections. Cependant, il n'y avait pas de différence significative dans l'élimination des infections existantes entre les deux groupes.
Effets secondaires
L'étude a également examiné les effets secondaires signalés par les participantes. Dans l'ensemble, la proportion d'effets secondaires était similaire entre les deux groupes. Les problèmes courants comprenaient des infections vaginales à levures, des démangeaisons et des sensations de brûlure. Les participantes ont signalé un nombre similaire de difficultés à utiliser le gel, qu'elles utilisent le gel de carraghénane ou le placebo.
Discussion
Les résultats suggèrent que l'utilisation du gel de carraghénane peut réduire significativement les nouvelles infections HPV chez les jeunes femmes sexuellement actives. Cela pourrait jouer un rôle dans la stratégie plus large pour éliminer le cancer du col de l'utérus, surtout dans les endroits où les taux de vaccination contre le HPV sont bas.
Bien que l'étude montre un certain potentiel pour le gel de carraghénane, certaines limites ont été notées. Par exemple, l'étude reposait sur les participantes pour signaler leur utilisation du gel, ce qui pourrait mener à une surestimation à cause de la pression sociale. De plus, les résultats ne montrent pas d'amélioration significative dans l'élimination des infections HPV existantes avec l'utilisation du gel.
Malgré ces préoccupations, l'essai CATCH est l'une des premières études à se concentrer spécifiquement sur l'efficacité du gel de carraghénane contre le HPV. L'étude renforce le potentiel des gels topiques comme option complémentaire aux vaccinations contre le HPV.
Directions futures
La recherche pose les bases d'une exploration plus approfondie des gels à base de carraghénane pour prévenir les infections HPV. Les études futures peuvent examiner l'efficacité de différentes concentrations de carraghénane et comment elles se comportent dans diverses populations. Il serait également utile d'étudier les effets du gel sur les hommes, notamment pour prévenir les infections HPV anales.
Un aspect important à considérer est la sécurité et la tolérance de ces gels. Bien que l'étude actuelle ait trouvé que les gels étaient généralement bien tolérés, des efforts continus devraient se concentrer sur la compréhension des effets à long terme de l'utilisation de tels gels.
Développer des matériaux éducatifs pour les utilisateurs et les professionnels de santé sur la façon d'utiliser correctement le gel pourrait améliorer l'adhésion aux recommandations. De plus, créer des préservatifs préemballés contenant du gel à base de carraghénane pourrait faciliter son incorporation dans les pratiques sexuelles des utilisateurs.
Conclusion
En conclusion, l'utilisation d'un gel de carraghénane semble offrir une réduction significative des nouvelles infections HPV parmi les jeunes femmes sexuellement actives. Ce développement pourrait être un ajout précieux aux méthodes existantes pour réduire le risque de cancer du col de l'utérus, en complément des vaccinations. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour améliorer la compréhension des effets à long terme du gel et son rôle potentiel dans des stratégies plus larges de prévention des IST.
Titre: Self-applied carrageenan-based gel to prevent human papillomavirus infection in sexually active young women: Final analysis of efficacy and safety of a randomised controlled trial
Résumé: IntroductionThe Carrageenan-gel Against Transmission of Cervical Human papillomavirus trials interim analysis (June 2017, n=277) demonstrated a 36% protective effect of carrageenan against incident human papillomavirus (HPV) infections. We report the trials final results on efficacy and safety of a carrageenan-based gel in reducing HPV incidence and prevalence. MethodsA phase IIB randomised, placebo-controlled trial, recruited healthy young women aged [≥]18 primarily from health service clinics at two Canadian Universities in Montreal, Canada. Participants were randomised (1:1) to a carrageenan-based or placebo gel to be self-applied every other day for the first month and before/after intercourse. Primary outcomes were HPV type-specific incidence and clearance of prevalent infections. At each visit (months 0, 0.5, 1, 3, 6, 9, 12), participants provided questionnaire data and a self-collected vaginal sample (tested for 36 HPV types, Linear Array). Intention-to-treat analyses were conducted using Cox proportional hazards regression models. Incidence and clearance analyses were restricted to participants with [≥]2 visits. Trial registration:ISRCTN96104919. Findings461 participants (enrolled January 16th/2013-September 30th/2020) were randomised to carrageenan (n=227) or placebo (n=234) arm. Incidence, clearance, and safety analyses included 429, 240, and 461 participants, respectively. We found 51{middle dot}9% (108/208) of participants in carrageenan and 66{middle dot}5% (147/221) in placebo arm acquired [≥]1 HPV type (hazard ratio [HR] 0{middle dot}63 [95% CI: 0{middle dot}49-0{middle dot}81]). Among participants who tested HPV-positive at baseline, clearance (two consecutive HPV-negative visits following [≥]1 positive visit) was comparable between groups; 31{middle dot}8% (34/107) in carrageenan and 29{middle dot}3% (39/133) in placebo arm cleared their infections (HR 1{middle dot}16 [95% CI: 0{middle dot}73-1{middle dot}84]). Adverse events were reported by 34{middle dot}8% (79/227) and 39{middle dot}7% (93/234) of participants in carrageenan and placebo arm (p
Auteurs: Eduardo L. Franco, C. Laurie, M. El-Zein, S. Botting-Provost, J. E. Tota, P.-P. Tellier, F. Coutlee, A. N. Burchell
Dernière mise à jour: 2023-03-01 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2023.02.28.23286426
Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2023.02.28.23286426.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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