Le Voyage des Fougères : Dispersion des spores et diversité
Des recherches montrent comment les fougères se répandent et s'adaptent à différents paysages.
― 10 min lire
Table des matières
- Les fougères comme étude de cas
- Focalisation de la recherche
- Construction de l'arbre généalogique
- Analyse du matériel génétique
- Analyse phylogénétique
- Résultats de l'arbre généalogique
- Modes de reproduction et ploïdie
- Répartition géographique et mouvement
- Taille des spores et dispersion
- Conclusion
- Source originale
- Liens de référence
Les biologistes se sont demandé comment les différentes espèces sont réparties à travers la planète. Ils s'intéressent surtout à ce qui aide ces espèces à se déplacer et à s'installer dans de nouveaux endroits. Pour les plantes qui ne peuvent pas bouger toutes seules, elles ont besoin de petites parties appelées graines ou spores pour voyager et pousser ailleurs. La plupart des études montrent que ces graines atterrissent généralement près de la plante-mère, avec seulement un petit nombre qui s'éloigne davantage. Cependant, beaucoup de ces études ne se sont concentrées que sur la dispersion des graines sur de courtes distances, sans vraiment regarder jusqu’où elles peuvent aller pour les espèces présentes dans divers endroits. Ça soulève une question importante : les espèces ont-elles de grandes plages de répartition principalement parce que leurs graines se dispersent sur de courtes distances, ou la dispersion à longue distance joue-t-elle aussi un rôle ?
Les fougères comme étude de cas
Les fougères sont un excellent exemple pour étudier cette question, car elles produisent de très petites spores qui peuvent être transportées par le vent. Certains scientifiques pensent que les spores de fougères peuvent voyager presque partout sur Terre à cause de leur taille et de leur abondance. Le grand nombre de fougères trouvées sur des îles isolées renforce cette idée. Beaucoup d'espèces de fougères sont présentes sur de vastes zones, ce qui suggère qu'elles doivent se disperser fréquemment. Plusieurs questions se posent : La plupart des dispersions de fougères se font-elles sur de longues distances, ou ce sont principalement des petits sauts qui leur permettent de couvrir de grandes zones ? La façon dont elles se reproduisent influence-t-elle la distance qu'elles parcourent ? Certaines types de fougères sont-elles meilleures pour se répandre que d'autres ? Les fougères se déplacent-elles au hasard, ou y a-t-il un schéma dans leurs mouvements ? Certaines études suggèrent que certaines plantes pourraient être poussées par les alizés, mais il manque encore des données sur les populations de fougères pour vraiment comprendre comment la dispersion fonctionne pour ces plantes.
Focalisation de la recherche
Pour creuser ces questions, les chercheurs se sont concentrés sur une espèce de fougère spécifique appelée Cheilanthes distans. Cette fougère se trouve en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Calédonie et sur d'autres îles du Pacifique. La plupart des plantes de C. distans sont des types complexes appelés Polyploïdes, mais quelques-unes se reproduisent de manière traditionnelle dans une petite zone du nord-est de l'Australie. Les chercheurs ont remarqué une grande différence dans la taille des spores au sein de cette espèce, ce qui pourrait influencer leur dispersion. Ils ont voulu découvrir comment la façon dont la fougère se reproduit, la taille de ses spores et son histoire évolutive affectent sa dispersion et sa Répartition géographique. Comme il n'y avait pas d'arbre généalogique clair pour toutes les Cheilanthes en Australie, les chercheurs ont d'abord créé un arbre pour aider aux études ultérieures.
Construction de l'arbre généalogique
Pour construire l'arbre généalogique, les chercheurs ont collecté des échantillons de nombreux types de Cheilanthes à travers l'Australie et dans les régions voisines. Ils ont inclus toutes les espèces connues sauf une qu'ils n'ont pas pu trouver. L'équipe a rassemblé des échantillons présentant différentes apparences et a inclus certaines espèces floues ou disputées. Ils ont aussi collecté des échantillons étiquetés comme Cheilanthes cavernicola et Cheilanthes shirleyana, qui étaient censés être liés à d'autres espèces connues mais qui étaient listés différemment dans les dernières revues. Ils avaient pour but d'avoir deux échantillons de chaque espèce reconnue et ont inclus différentes tailles de spores dans leurs échantillons de C. distans. Ils ont également recueilli quelques espèces apparentées d'Amérique du Sud pour les utiliser comme groupe de comparaison.
Analyse du matériel génétique
Pour l'analyse génétique, les chercheurs ont pris de petits morceaux de feuilles de leurs échantillons pour en extraire l'ADN. Ils ont utilisé une méthode d'extraction standard et ont envoyé les échantillons à un laboratoire pour le séquençage. Les chercheurs voulaient capturer un large éventail de données génétiques pour mieux comprendre les relations familiales des fougères. Ils ont utilisé des techniques spécifiques conçues pour se concentrer sur certaines régions de l'ADN, ce qui aide à obtenir des données claires et précises. Après le séquençage, ils ont nettoyé les données brutes et les ont comparées à des séquences de référence pour voir dans quelle mesure ils ont réussi à récupérer des informations utiles.
Analyse phylogénétique
Les chercheurs ont créé plusieurs ensembles de données avec différents niveaux de contrôle de qualité pour voir ce qui fonctionnait le mieux pour construire l'arbre généalogique. Ils ont aligné les séquences pour découvrir lesquelles étaient les plus similaires et ont utilisé différentes méthodes pour créer des arbres montrant les relations entre les différentes espèces de fougères. Les résultats ont montré qu'il n'y avait pas beaucoup de désaccords entre les arbres générés par différentes méthodes, ce qui est un bon signe pour la qualité des données. Les meilleurs résultats sont venus de l'utilisation de données avec une rigueur plus faible, ce qui signifie que même des données incomplètes ont fourni des informations précieuses.
Résultats de l'arbre généalogique
La recherche a confirmé que toutes les Cheilanthes australiennes sont liées et forment un groupe distinct de leurs homologues sud-américains. Ils ont trouvé que, tandis que certaines espèces formaient des groupes familiaux clairs, d'autres ne s'alignaient pas parfaitement, montrant des signes d'hybridation. Ils ont identifié deux branches principales dans l'arbre généalogique. Une branche a un groupe bien défini qui inclut Cheilanthes tenuifolia, tandis que l'autre branche comprend C. distans et ses proches parents. Les chercheurs ont également noté des signes de possibles nouvelles espèces basées sur les données génétiques.
Modes de reproduction et ploïdie
L'étude a examiné comment les types de reproduction sont liés aux différents types de fougères. Les chercheurs ont vérifié si les spécimens sexuels présumés étaient vraiment les parents des C. distans apomictiques. Ils ont trouvé que les spécimens sexuels n'étaient pas tous regroupés ensemble, ce qui suggère qu'ils ne pourraient pas former une seule lignée familiale avec les fougères polyploïdes. Fait intéressant, ils ont trouvé des signes que la reproduction sexuelle pourrait parfois revenir à des méthodes apomictiques plus anciennes, indiquant une flexibilité inattendue dans les stratégies reproductives de ces fougères.
La plupart des spécimens sexuels étudiés étaient soit diploïdes (avec deux jeux de chromosomes) soit tétraploïdes (quatre jeux). Les chercheurs s'intéressaient à combien de fois la polyploïdie était apparue dans cette espèce et si certains types de polyploïdes étaient plus efficaces pour se répandre. Ils ont déterminé que le scénario le plus probable est que la lignée de C. distans est principalement triploïde, avec au moins trois changements observés entre triploïdes et tétraploïdes.
Répartition géographique et mouvement
L'analyse de la répartition géographique a révélé que C. distans se déplace généralement sur de courtes distances plutôt que sur de longues. Cela soutient l'idée que la plupart des mouvements se font par petits pas plutôt que par quelques grands sauts, une découverte qui a des implications pour la façon dont les espèces se répandent. Les chercheurs ont également constaté que la direction de la dispersion semblait suivre des schémas de vent connus, réaffirmant des théories antérieures sur le rôle du vent dans la dispersion des spores de fougères.
En examinant la relation entre la géographie et l'arbre généalogique de la fougère, les chercheurs n'ont pas trouvé de preuves concrètes que certaines lignées génétiques étaient meilleures pour se disperser que d'autres. Ils ont montré que C. distans a une large distribution, et toutes les lignées semblent également capables de se répandre. Notamment, les données ont suggéré que la dispersion se faisait de manière homogène à travers la lignée, soutenant davantage l'idée que la vaste plage de l'espèce n'est pas composée de populations isolées mais forme plutôt un habitat unique et étendu.
Taille des spores et dispersion
Un autre aspect important que les chercheurs ont examiné était la taille des spores produites par C. distans. Ils n'ont trouvé aucune connexion significative entre la taille des spores et la lignée génétique de la fougère. Cela suggère que la variation de la taille des spores n'est pas un indicateur fiable de succès en matière de dispersion. Les résultats remettent en question des théories précédentes qui suggéraient que certaines tailles de spores pourraient être liées à une meilleure dispersion ou à des taux de germination plus élevés.
L'équipe a également exploré la relation entre la Diversité génétique et la taille des spores. Ils n'ont trouvé d'autres facteurs influençant significativement la diversité génétique entre les différentes tailles de spores, sauf pour les niveaux de ploïdie. Globalement, les résultats indiquent que les traits communs supposés liés à la taille des spores et à la dispersion doivent être réévalués.
Conclusion
Cette recherche représente un pas en avant significatif dans la compréhension de la répartition géographique et des stratégies reproductives des fougères comme C. distans. En créant un arbre généalogique robuste et en examinant les schémas de dispersion, l'étude a éclairé comment ces plantes se répandent et prospèrent dans des environnements divers. Les résultats remettent en question certaines croyances bien ancrées sur la dispersion et les méthodes reproductives des fougères, suggérant qu'il y a encore beaucoup à apprendre sur ces plantes fascinantes.
Les futures recherches se concentreront sur la confirmation des résultats et l'exploration des mécanismes spécifiques qui permettent à C. distans de maintenir une si large gamme. Comprendre le rôle des facteurs environnementaux et examiner la diversité génétique au sein des populations fournira des aperçus supplémentaires sur la façon dont les fougères s'adaptent et survivent dans différents paysages. Cette étude ouvre la voie à des investigations plus approfondies sur la biologie évolutive des fougères et leurs interactions écologiques dans des environnements en mutation.
Titre: Short steps can take you far: Phylogenetic analysis of Australasian Cheilanthes distans reveals frequent shorter-range dispersal
Résumé: Biologists have long pondered species geographical distributions and sought to understand what factors drive dispersal and determine species ranges. In considering plant species with large ranges, a question that has remained underexplored is whether large ranges are attained primarily through many instances of short scale dispersal or whether instead widespread ranges are attained by propagules with increased dispersal distances. Ferns provide an ideal system to explore this question as their propagules are very small spores, which have been theorised can be carried by wind to essentially anywhere on the planet. Unfortunately, population-level genetic data in ferns is relatively uncommon, limiting our ability to answer this and related questions. For this work, I focus on Cheilanthes distans (Pteridaceae) as a study system, a widespread fern with extensive spore variation that occurs over Australia and into New Zealand/Aotearoa, New Caledonia, and other Pacific islands. I sampled widely across the species range, in addition to across Australasian Cheilanthes (as a robust tree for the genus does not exist), ultimately building a phylogeny based on the GoFlag 451 bait set. With these data, we can investigate additional questions, including whether reproductive mode, polyploidy, or lineage influence dispersal, as well as whether movement is occurring randomly or is instead asymmetrical. I explored the relationships between sexual and apomictic specimens to understand whether the former are the parental lineages to apomictic plants and whether we find evidence for apomictic plants dispersing out of a small parental range. I investigated how many times polyploid lineages have arisen in C. distans and whether they are each limited geographically, perhaps forming isolated ranges that collectively result in C. distans larger range. Additionally, I generated estimates for ancestral ranges and dispersal between populations to understand whether certain lineages are limited to particular geographic regions, to explore the directionality of dispersal, and to assess whether most movement is happening over short or long distances. Particularly interestingly, I find that most dispersal in this species appears to occur over smaller steps rather than longer jumps, underscoring how short movement can nevertheless allow for establishment of large ranges; this dispersal is not limited phylogenetically and seems to occur equally for all lineages. What is more, I find evidence for asymmetrical dispersal directionality, apparently most frequently tracking trade winds. These findings demonstrate the importance of population-level data, and provide concrete results that add nuance to long-standing dispersibility hypotheses in the fern community that have, until now, lacked empirical data.
Auteurs: Karla Sosa
Dernière mise à jour: 2024-06-27 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2024.06.22.600207
Source PDF: https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2024.06.22.600207.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/
Changements: Ce résumé a été créé avec l'aide de l'IA et peut contenir des inexactitudes. Pour obtenir des informations précises, veuillez vous référer aux documents sources originaux dont les liens figurent ici.
Merci à biorxiv pour l'utilisation de son interopérabilité en libre accès.