Allaitement et santé intestinale : le rôle des bactéries
Le lait maternel façonne les bactéries intestinales des nourrissons, influençant la santé et la consommation de mucine.
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Table des matières
- Le rôle de l'allaitement
- Biens publics dans les interactions bactériennes
- Effets du 2’-FL sur la consommation de mucine
- Résultats du modèle
- Tester les interactions bactériennes
- Comprendre le microbiote intestinal des bébés
- Examiner différentes conditions
- Interactions entre B. bifidum et B. vulgatus
- Conclusions et implications pour la santé
- Source originale
Le tube digestif a une couche protectrice faite de mucine. Cette couche aide à prévenir des maladies dans l'intestin, comme la colite et les infections causées par le rotavirus. La mucine est surtout composée de protéines spéciales connues sous le nom de glycoprotéines de mucine. Certains types de bactéries dans l'intestin, comme Bacteroides et Bifidobacterium bifidum, peuvent utiliser ces Mucines comme nourriture. Alors que la mucine protège l'intestin des infections, quand les bactéries mangent de la mucine, ça peut augmenter les chances de tomber malade. Des recherches suggèrent que l'Allaitement peut façonner les bactéries intestinales des bébés pour qu'ils consomment moins de mucine.
Le rôle de l'allaitement
Des études ont montré que les bactéries intestinales des bébés allaités, comparées à celles des bébés non allaités, consomment les mucines à un rythme plus lent. On pense que cette différence est due aux oligosaccharides du lait humain (HMO), qui sont présents dans le lait maternel et qu'on ne trouve pas dans les préparations pour nourrissons. Les HMO sont le deuxième composant le plus courant dans le lait humain après le lactose et les graisses. Ces HMO ne sont pas digérés par le bébé, mais sont décomposés par les bactéries dans l'intestin, ce qui influence la composition du microbiote intestinal.
Parmi les nombreux HMO, le 2’-fucosyllactose (2’-FL) est particulièrement important car c'est le type le plus abondant dans le lait humain. Il a été montré que certaines bactéries, comme Bifidobacterium longum, préfèrent consommer des HMO comme le 2’-FL. Quand il y a une forte quantité de B. longum dans l'intestin du bébé, cela peut réduire la consommation globale de mucine. D'autre part, Bifidobacterium bifidum est un consommateur de mucine, mais sa capacité à digérer des HMO comme le 2’-FL n'est pas aussi efficace que celle de B. longum.
Les différences dans la manière dont ces deux bactéries traitent les HMO pourraient expliquer pourquoi B. longum est plus présent que B. bifidum dans l'intestin. La façon dont B. longum absorbe les HMO est plus efficace que celle de B. bifidum, qui les décompose en dehors de ses cellules. Cela signifie peut-être que B. bifidum a plus de mal dans un environnement concurrentiel parce que d'autres bactéries peuvent profiter des produits de décomposition qu'elle libère.
Biens publics dans les interactions bactériennes
Le concept de biens publics entre en jeu quand on parle de la manière dont les bactéries interagissent. Certaines bactéries libèrent des substances utiles dans leur environnement grâce à leur métabolisme. Ces métabolites peuvent ensuite être utilisés par des bactéries proches, même si ces bactéries n'ont pas contribué à leur production. Par exemple, chez les levures, quand une cellule décompose du sucre en glucose, d'autres cellules peuvent bénéficier de ce glucose même si elles ne l'ont pas produit.
Dans le cas de B. bifidum, elle digère la mucine et les HMO, ce qui entraîne la libération de métabolites qui peuvent être utilisés par d'autres espèces, comme Anaerobutyricum hallii. Cela crée une situation où B. bifidum pourrait ne pas prospérer autant parce que d'autres bactéries profitent des ressources qu'elle rend disponibles.
Effets du 2’-FL sur la consommation de mucine
Cette recherche s'intéresse à deux questions principales : Si le 2’-FL dans le lait maternel contribue à la consommation de mucine plus faible observée chez les bébés allaités et si la nature de Bien public du métabolisme du 2’-FL explique pourquoi B. bifidum est moins courant que B. longum dans l'intestin des bébés.
Un modèle mathématique a été créé pour simuler les interactions entre ces bactéries dans l'intestin. Le modèle est basé sur des études antérieures du microbiote intestinal et prend en compte des facteurs comme la vitesse à laquelle les substances se déplacent dans l'intestin et la disponibilité de l'oxygène. Le modèle a été utilisé pour prédire comment la présence de 2’-FL influence la croissance bactérienne et les interactions.
Résultats du modèle
2’-FL et consommation de mucine : Le modèle prédit que la présence de 2’-FL réduit la consommation de mucine en favorisant la croissance de B. longum.
Faible abondance de B. bifidum : Le modèle montre aussi que la faible abondance de B. bifidum peut être expliquée par d'autres bactéries consommant les produits bénéfiques qu'elle libère.
B. longum vs consommateurs de mucine : B. longum bénéficie de la digestion du 2’-FL à l'intérieur de ses cellules, ce qui signifie qu'il ne produit pas de biens publics que d'autres bactéries peuvent utiliser. En conséquence, B. longum peut devancer les bactéries consommatrices de mucine.
Tester les interactions bactériennes
Pour voir si le modèle pouvait simuler des interactions réelles entre bactéries, les chercheurs ont examiné comment B. bifidum et Anaerobutyricum hallii interagissent. Dans des expériences sans B. bifidum, Anaerobutyricum hallii a eu du mal à se développer uniquement sur de la mucine. Cependant, en présence de B. bifidum, il a pu prospérer grâce aux biens publics produits lors de la digestion de la mucine.
Le modèle a reproduit ces interactions avec succès, montrant que lorsque B. bifidum digère la mucine, elle produit des métabolites qu'Anaerobutyricum hallii peut utiliser.
Comprendre le microbiote intestinal des bébés
Les prédictions du modèle s'alignent sur les observations dans le microbiote intestinal des bébés. Par exemple, lorsque les bébés sont exclusivement allaités, leur microbiote intestinal est largement composé de B. longum, ce qui conduit à une consommation plus faible de mucine.
Il y a deux facteurs significatifs influençant l'abondance des bactéries dans l'intestin : la présence de HMO et les dynamiques des biens publics. Le modèle souligne que les HMO comme le 2’-FL stimulent la croissance de B. longum tout en lui permettant de surpasser les consommateurs de mucine.
Examiner différentes conditions
Les chercheurs ont également exploré comment différents facteurs affectent les résultats du modèle. Ils ont testé comment remplacer le 2’-FL par d'autres oligosaccharides, comme les GOS, a impacté les dynamiques des interactions bactériennes. Ils ont confirmé que les deux types d'oligosaccharides entraînaient des résultats similaires en termes d'abondance bactérienne et de consommation de mucine.
De plus, les chercheurs ont considéré les variations dans les structures de mucine. Leurs résultats suggèrent que différents types de mucine pourraient également influencer le comportement bactérien et la composition du microbiote.
Interactions entre B. bifidum et B. vulgatus
Pour approfondir les interactions entre les bactéries, les chercheurs se sont concentrés sur la manière dont B. bifidum et B. vulgatus influencent leur abondance respective. Dans des conditions où le 2’-FL était présent, B. vulgatus a pu prospérer davantage que B. bifidum. Cela suggère que B. vulgatus peut bénéficier des biens publics produits par B. bifidum lorsqu'elle digère le 2’-FL, lui permettant de devancer B. bifidum.
À l'inverse, dans des scénarios sans 2’-FL, les deux bactéries peuvent croître en nombres relativement égaux, indiquant que les dynamiques du métabolisme des biens publics jouent un rôle crucial dans leurs interactions et leur abondance globale.
Conclusions et implications pour la santé
Les résultats de cette recherche soulignent l'importance de l'allaitement pour façonner le microbiote intestinal et affecter la consommation de mucine. Étant donné que les bébés allaités ont tendance à consommer moins de mucine, cela suggère que cela peut contribuer à leur santé générale et à leur protection contre les problèmes gastro-intestinaux.
En conclusion, le modèle apporte un éclairage sur la façon dont des composants spécifiques du lait humain influencent les bactéries intestinales des bébés. Une telle compréhension pourrait aider à diriger des stratégies nutritionnelles centrées sur la préservation de la couche de mucine dans l'intestin, favorisant ainsi une meilleure santé pour les bébés. D'autres études pourraient enrichir notre compréhension des relations entre les bactéries intestinales et leurs effets sur les résultats de santé.
Pour les recherches futures, élargir le modèle pour inclure plus d'espèces et d'interactions métaboliques permettra une compréhension plus complète du microbiote intestinal des bébés. De plus, explorer des facteurs tels que le pH intestinal et l'influence du système immunitaire sur la santé intestinale pourrait fournir plus de clarté sur cet écosystème complexe.
Titre: Simulations of the infant gut microbiota suggest that complex ecological interactions regulate effects of human milk oligosaccharides on microbial mucin consumption
Résumé: Intestinal mucin acts as a barrier protecting the infant gut wall against diseases such as colitis and rotavirus. In vitro experiments have shown that the gut microbiota of breastfed infants consumes less mucin than the microbiota of non-breastfed infants, but the mechanisms are incompletely understood. The main difference between human milk and most infant formulas is the presence of human milk oligosaccharides (HMOs) in human milk. We hypothesize that HMOs protect mucin by stimulating non-mucin consuming bacteria. To understand the un-derlying mechanisms we developed a computational model that describes the metabolism and ecology of the infant gut microbiota. Model simulations suggest that extracellular digestion of the HMO 2-fucosyllactose by the mucin-consumer Bifidobacterium bifidum may make this species vulnerable to competitors. The digestion products of HMOs become public goods that can be consumed by competing species such as Bacteroides vulgatus instead.Bifidobacterium longum, which does not consume mucin or produce public goods, can then become dominant, despite growing less efficiently on HMOs in monocultures than B. bifidum. In conclusion, our model simulations suggest that, through complex ecological interactions, HMOs may help lower mucin consumption by stimulating the non-mucin consumer B. longum at the expense of the mucin consumer B. bifidum.
Auteurs: Roeland M.H. Merks, D. M. Versluis, C. Wijtkamp, E. Looijesteijn, J. M. W. Geurts
Dernière mise à jour: 2024-07-18 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2024.07.15.603541
Source PDF: https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2024.07.15.603541.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
Changements: Ce résumé a été créé avec l'aide de l'IA et peut contenir des inexactitudes. Pour obtenir des informations précises, veuillez vous référer aux documents sources originaux dont les liens figurent ici.
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