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Crise des maladies chroniques dans le Lesotho rural

Le Lesotho rural fait face à une montée des maladies non transmissibles et des défis liés au VIH.

Felix Gerber, G. Sanchez-Samaniego, T. Tahirsylaj, T. I. Lejone, T. Lee, F. Raeber, M. Chitja, M. Mathulise, T. Kabi, M. Mokaeane, M. Maphenchane, M. Khomolishoele, M. Mota, S. Masike, M. Bane, M. P. Sematle, M. Molulela, R. Makabateng, R. Gupta, I. Ayakaka, M. Mphunyane, L. Sao, M. Tlahali, P. Sejojo, M. Litaba, D. B. Basler, K. Kindler, P. Grimm, E. Seelig, T. Burkard, M. Briel, F. Chammartin, A. Amstutz, N. D. Labhardt

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Augmentation des MNT dansAugmentation des MNT dansles villages du Lesothochroniques.face à des taux croissants de maladiesLes modèles de santé communautaire font
Table des matières

Les Maladies chroniques non transmissibles (MNT) deviennent un gros souci de santé à l’échelle mondiale. Elles sont la principale cause de décès et de handicap, surtout dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En Afrique, le problème a pris de l'ampleur ces vingt dernières années, surtout à cause de mauvaises habitudes alimentaires, du tabagisme, de l’inactivité physique, de l’obésité et de la pollution de l'air. Pendant ce temps, le nombre de personnes touchées par le VIH, un enjeu de santé clé dans la région, a diminué, grâce à des traitements efficaces. D'ici 2030, on s'attend à ce que les MNT deviennent la principale cause de décès en Afrique Australe.

Ce changement dans les tendances de santé montre le besoin urgent d'une meilleure gestion des maladies chroniques dans cette région. Alors que les systèmes de santé s’adaptent pour traiter le VIH plus efficacement, ils doivent aussi améliorer les services pour les MNT. Le lien entre VIH et MNT est complexe ; les deux partagent des facteurs de risque communs liés aux conditions socio-économiques, ce qui rend leur prise en charge efficace difficile.

Cependant, il y a un manque de données détaillées sur les maladies chroniques, surtout dans les zones rurales où les ressources sont limitées. Peu d'études ont examiné la relation entre le VIH, les MNT et les facteurs socio-économiques ensemble. Plus de recherche est nécessaire pour explorer comment les systèmes de santé peuvent être intégrés pour aborder à la fois le VIH et les MNT.

Une solution potentielle pour les systèmes de santé en difficulté est de décentraliser les services et d'utiliser des agents de santé communautaires (ASC) pour étendre les soins aux communautés locales. Cette approche peut aider à surmonter des défis comme le coût des transports et le faible niveau de sensibilisation aux problèmes de santé. Les ASC peuvent aussi soutenir la création d'emplois et renforcer les communautés en offrant des services de santé directement aux gens dans leur propre quartier.

Bien que les modèles montrent que les soins communautaires pour les maladies chroniques peuvent être rentables en Afrique Australe, il manque encore des preuves claires sur les meilleures façons de délivrer ces services. La recherche sur l'efficacité des programmes de soins communautaires, surtout en milieu rural, est cruciale.

Lesotho, un pays à revenu intermédiaire inférieur en Afrique, fait face à une pression croissante des MNT tout en gérant encore des taux élevés de VIH. L'étude Community-Based Chronic Care Lesotho (ComBaCaL) vise à recueillir des informations importantes sur des conditions chroniques courantes comme l'Hypertension et le Diabète dans les zones rurales, où la prévalence du VIH est élevée. Cette étude cherche à trouver de nouvelles façons de fournir des soins chroniques efficaces à travers des programmes basés sur la communauté.

Aperçu de l'étude de cohorte

L'étude ComBaCaL est située dans les districts de Butha-Buthe et Mokhotlong au Lesotho, qui ont un paysage difficile et une population d'environ 2,3 millions de personnes. La plupart des habitants vivent dans des zones rurales difficiles d'accès, avec un accès limité aux établissements de santé.

Au Lesotho, le taux de VIH chez les adultes est l'un des plus élevés au monde. Des enquêtes récentes montrent des taux élevés d'hypertension et de diabète parmi les adultes. Comme beaucoup de pays africains, le système de santé du Lesotho a des problèmes de financement et un manque de professionnels de santé. Il y a seulement environ 21 médecins et infirmiers pour 10 000 personnes, bien en dessous des niveaux recommandés par l'Organisation mondiale de la santé.

Malgré ces défis, le Lesotho a fait des progrès significatifs dans la réduction de la transmission du VIH et des décès grâce à un système de soins décentralisé qui utilise efficacement des agents de santé communautaires. Ces travailleurs, appelés au Lesotho des travailleurs de santé de village, font partie de l'approche de soins depuis 1978. Ils aident à rapprocher les services de santé des communautés, offrant un accès plus équitable.

Actuellement, le travail de santé communautaire au Lesotho se concentre principalement sur le VIH et la santé maternelle, tandis que les soins aux MNT sont largement confinés aux établissements de santé. Cette limitation est préoccupante étant donné les taux élevés de MNT dans la population.

Objectifs et conception de l'étude

L'étude de cohorte ComBaCaL vise à évaluer la prévalence et les facteurs de risque des maladies chroniques, en particulier l'hypertension, le diabète et le VIH dans les zones rurales du Lesotho. Elle cherche également à évaluer les interventions basées sur la communauté dirigées par les ASC.

L'étude utilise une méthode appelée Trials within Cohorts (TwiCs), qui permet aux chercheurs d'évaluer l'efficacité des interventions sanitaires tout en collectant des données sur la cohorte. Cette méthode aide à surmonter des défis rencontrés par les études traditionnelles, comme le recrutement lent et les processus de consentement complexes. Les participants acceptent non seulement de faire partie de la cohorte, mais peuvent aussi être randomisés dans de futurs essais évaluant diverses interventions sanitaires.

Recrutement des villages et des ASC

Pour l'étude, les chercheurs ont identifié 675 villages dans les zones rurales de Mokhotlong et Butha-Buthe. Après en avoir exclu quelques-uns pour d'autres études, 605 villages sont restés. Les chercheurs ont sélectionné au hasard 140 villages pour inclusion, assurant un mélange d'accès facile et difficile aux services de santé.

Les critères pour sélectionner les ASC comprenaient leur résidence dans le village, leur fiabilité et leurs compétences en communication. Certains ASC existants ont été invités à participer, tandis que de nouveaux ont été élus dans les villages sans candidat adéquat. Les ASC ont suivi une formation avant de commencer l'inscription et la collecte de données dans leurs communautés.

Processus de consentement et d'inscription

Avant le début de l'étude, un consentement oral a été obtenu des chefs de village pour la participation. Tous les résidents des villages sélectionnés étaient éligibles pour rejoindre l'étude. Les ASC ont visité chaque ménage pour recueillir le consentement à participer à la cohorte.

Les ménages qui ont accepté de participer ont fourni leur consentement pour les membres individuels, avec des processus spéciaux en place pour les enfants et les adolescents. Les données collectées comprenaient des indicateurs socio-économiques, l'accès aux soins de santé et des informations de santé de base.

Résultats de la cohorte

Depuis février 2023, l'étude a approché plus de 16 000 personnes dans les villages sélectionnés. Presque tous les ménages ont accepté de participer, ce qui a conduit à un taux de consentement élevé. En juin 2024, la cohorte active comprenait plus de 14 000 participants, vivant principalement dans des conditions socio-économiques difficiles.

Le ménage moyen dans l'étude a un faible revenu et de mauvaises conditions de vie. De nombreux ménages dépendent de sources d'énergie basiques comme le bois et ont un accès limité à l'eau potable et aux installations sanitaires. Cela reflète les défis économiques plus larges auxquels fait face le Lesotho rural, qui impactent la santé publique.

Caractéristiques socio-économiques

L'âge médian des participants dans la cohorte ComBaCaL est d'environ 19 ans. Une grande partie de la population est jeune, et moins de gens ont terminé leur éducation secondaire par rapport aux moyennes nationales. Beaucoup de participants sont des travailleurs indépendants ou travaillent dans l'agriculture, ce qui reflète le paysage de l'emploi dans les zones rurales.

Facteurs de risque pour la santé et le mode de vie

L'étude met en lumière des tendances inquiétantes en matière de santé parmi les participants. Environ 15 % des individus ont déclaré être VIH positifs, la plupart recevant un traitement. Une proportion importante d'adultes est en surpoids ou obèse, en particulier les femmes.

Des niveaux élevés d'activité physique ont été rapportés, mais la consommation de fruits et légumes est alarmante. De nombreux participants ont déclaré fumer et consommer de l'alcool occasionnellement, avec des taux plus élevés chez les hommes. Des antécédents familiaux d'hypertension et de diabète étaient également fréquents, indiquant un potentiel d'augmentation des risques de maladies chroniques.

Gestion de l'hypertension et du diabète

Les résultats du dépistage montrent une prévalence de l'hypertension de plus de 20 %, avec des taux plus élevés chez les femmes. La plupart des participants étaient conscients de leur hypertension et recevaient un traitement. L'étude a trouvé des taux de traitement et de contrôle élevés par rapport à d'autres pays de la région. Toutefois, un écart notable en matière de soins existe, car de nombreuses personnes n'atteignent toujours pas des niveaux de pression artérielle sains.

Pour le diabète, la prévalence était plus faible que prévu, mais de nombreuses personnes ont signalé des difficultés à gérer leur condition. Le dépistage a identifié de nombreuses personnes avec un diabète non traité ou mal géré.

Conclusion

Cette étude fournit des informations précieuses sur les besoins de santé et les défis rencontrés par les populations rurales du Lesotho. Elle met en avant l'importance d'aborder à la fois le VIH et les maladies chroniques comme l'hypertension et le diabète à travers des modèles de soins de santé basés sur la communauté.

La cohorte ComBaCaL promet de générer des données pour informer des interventions sanitaires qui pourraient améliorer l'accès aux soins et renforcer les résultats sanitaires dans cette population vulnérable. Les efforts futurs se concentreront sur la compréhension de l'efficacité des interventions dirigées par les ASC et leur impact potentiel sur le paysage de la santé au Lesotho et dans des régions similaires.

Source originale

Titre: Cohort profile: design, sociodemographic characteristics, chronic disease risk factors, and baseline hypertension and diabetes care cascades of the open, prospective Community-Based chronic disease Care Lesotho (ComBaCaL) cohort

Résumé: PurposeThe open, prospective Community-Based chronic Care Lesotho (ComBaCaL) cohort is the first study to comprehensively investigate socioeconomic indicators, common chronic diseases and their risk factors in a remote rural setting in Lesotho. It serves as a platform for implementing nested trials using the Trials within Cohorts (TwiCs) design to assess community-based chronic care interventions. Here, we present the cohorts sociodemographic and chronic disease risk factor profile, including self-reported HIV prevalence and hypertension and diabetes care cascades. ParticipantsSince February 2023, Community Health Worker (CHWs) supported by a clinical decision support and data collection application, have enrolled inhabitants from 103 randomly selected rural villages in Butha-Buthe and Mokhotlong districts in North-East Lesotho. As of May 31, 2024, the cohort includes 5008 households with 14735 participants (55% female, median age 19 years). The cohorts socioeconomic status is low with an International Wealth Index of 26, a monthly household income of 42.4 USD and low levels of formal education. Among the 7917 adult participants, 42.5% are overweight or obese, with higher rates among women, and 33.1% smoke tobacco, with higher rates among men. Self-reported HIV prevalence is 15.1% with a 98.4% treatment rate. Hypertension prevalence is 17% with a 56% control rate and diabetes prevalence is 4% with a 39% control rate. Findings to dateThe cohorts low socioeconomic status is linked to multiple health risks including insufficient access to clean energy, essential healthcare services, adequate sanitary facilities and secure food supply. Besides the expected high HIV prevalence, we found significant hypertension, diabetes and cardiovascular risk factor prevalences. While treatment and control rates for diabetes and hypertension are higher than in similar settings, they remain below global targets. Future plansOngoing cluster-randomized TwiCs, which will be completed in 2025, are assessing the effectiveness of community-based, CHW-led care interventions for diabetes and hypertension. CHWs will continue to closely monitor the cohort and integrate additional measurements such as HIV testing. This will provide further insights into the dynamics and interactions of chronic diseases and inform the development of future nested trials on innovative community-based prevention and care interventions. RegistrationNCT05596773 Strengths and limitations- Comprehensive Data Collection: The ComBaCaL cohort offers comprehensive data on sociodemographics, chronic disease risk factors, and hypertension and diabetes care cascades within a large, representative sample of the rural population in Lesotho. - Community-Based Approach: Data is captured by local Community Health Workers residing in the study villages using a tailored clinical decision support and data collection application. This approach allows for continuous data collection, remote monitoring by study staff, and data verification, ensuring nearly complete village enrolment and high data quality. - Efficient study design: The cohort utilizes the Trials within Cohorts (TwiCs) design, which allows for the efficient implementation of multiple randomized nested trials to assess the effectiveness of innovative health interventions. - Reliance on self-reported data: Assessments other than hypertension and diabetes screening outcomes rely on self-reported data, which may have limited correlation with objective assessments. - Limitations in data scope: Clinical data on chronic conditions other than hypertension and diabetes remain limited and anthropometric and behavioural risk factor data for children has not yet been collected.

Auteurs: Felix Gerber, G. Sanchez-Samaniego, T. Tahirsylaj, T. I. Lejone, T. Lee, F. Raeber, M. Chitja, M. Mathulise, T. Kabi, M. Mokaeane, M. Maphenchane, M. Khomolishoele, M. Mota, S. Masike, M. Bane, M. P. Sematle, M. Molulela, R. Makabateng, R. Gupta, I. Ayakaka, M. Mphunyane, L. Sao, M. Tlahali, P. Sejojo, M. Litaba, D. B. Basler, K. Kindler, P. Grimm, E. Seelig, T. Burkard, M. Briel, F. Chammartin, A. Amstutz, N. D. Labhardt

Dernière mise à jour: 2024-09-19 00:00:00

Langue: English

Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.09.18.24313892

Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.09.18.24313892.full.pdf

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/

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