Lutter contre la filariose lymphatique : Un défi mondial
Les efforts pour éliminer la filariose lymphatique continuent, même s'il y a encore des défis.
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Table des matières
- Comment la FL se propage
- Stratégies pour contrôler la FL
- Modèles mathématiques pour la transmission de la FL
- Défis dans la lutte contre la FL
- Description de COMET-LF
- Effets de l'ADM sur le contrôle de la FL
- Impact de la migration sur le contrôle de la FL
- Étapes futures pour l'élimination de la FL
- Conclusion
- Source originale
- Liens de référence
La Filariose lymphatique (FL) est une maladie causée par de petits vers qui vivent dans le système lymphatique, une partie du système immunitaire. Cette maladie peut entraîner un gonflement sévère dans différentes parties du corps, surtout les jambes et les organes génitaux. Elle est plus fréquente dans les zones tropicales et est souvent négligée, même si elle touche des millions de personnes à travers le monde. En 2018, la FL a touché plus de 50 millions de personnes dans le monde.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu la gravité de la FL et a lancé en 2000 un programme appelé Programme mondial pour l'élimination de la filariose lymphatique (GPELF). Depuis le début de ce programme, des progrès significatifs ont été réalisés pour aider certains pays à réduire les cas de FL. En 2020, l'OMS a fixé un objectif d'élimination de la FL d'ici 2030.
L'Inde est particulièrement importante dans cette lutte, car elle a une part significative de la population mondiale à risque de FL. En 2021, l'Inde représentait 55 % des personnes confrontées à ce risque. Le pays vise à éliminer la FL avant la date limite mondiale. En 2023, l'Inde a signalé plus de 600 000 cas de lymphoedème et plus de 120 000 cas d'Hydrocèle, la plupart provenant de quelques États.
Le succès du programme d'élimination n'a pas été uniforme à travers l'Inde. Différentes régions rencontrent des défis différents, ce qui nécessite des stratégies adaptées à chaque zone.
Comment la FL se propage
La FL se propage par des moustiques qui portent les vers filaires, principalement Wuchereria Bancrofti, Brugia malayi et Brugia timori. W. bancrofti est responsable de presque tous les cas de FL en Inde. Quand une femelle moustique pique une personne infectée, elle récupère des larves immatures appelées microfilaires. À l'intérieur du moustique, ces larves se développent en une forme plus infectieuse en environ 10 à 12 jours. Quand le moustique pique une autre personne, il peut transmettre les larves, qui vont ensuite se transformer en vers adultes dans le corps humain.
La plupart des gens infectés par la FL ne montrent pas de symptômes, mais ils peuvent quand même transmettre l'infection aux moustiques. Pour ceux qui présentent des symptômes, ils peuvent souffrir de conditions comme le lymphoedème, l'éléphantiasis ou l'hydrocèle. Ces conditions affectent non seulement la santé physique mais aussi entraînent une stigmatisation sociale et de moins bonnes perspectives d'emploi.
Stratégies pour contrôler la FL
Une des manières les plus efficaces de contrôler la FL est l'Administration de Médicaments de Masse (ADM). Cela implique de donner des médicaments spécifiques à tous ceux qui sont à risque dans une communauté, sauf aux femmes enceintes, aux très jeunes enfants et aux malades graves. Les principaux médicaments utilisés sont la diéthylcarbamazine (DEC) combinée avec l'albendazole ou l'ivermectine combinée avec le DEC et l'albendazole. L'Inde a commencé son programme ADM en 2004 et l'a étendu à tous les districts touchés d'ici 2008.
En 2023, les efforts pour interrompre la transmission de la FL à travers l'ADM ont été couronnés de succès dans de nombreuses zones, avec plusieurs districts atteignant un stade d'évaluation pour la transmission. Ces efforts ont été renforcés par une autre stratégie : réduire le contact humain avec les moustiques grâce aux moustiquaires traitées avec un insecticide.
Modèles mathématiques pour la transmission de la FL
Comprendre la propagation de la FL nécessite d'analyser sa dynamique de transmission. Les chercheurs ont développé divers modèles mathématiques pour étudier comment la FL se propage et comment les interventions peuvent aider à la contrôler. Quelques modèles clés comprennent :
- EPIFIL : Se concentre sur l'âge et la charge en vers.
- LYMFASIM : Regarde le comportement individuel et les infections.
- TRANSFIL : Une version plus simple d'EPIFIL sans considérations d'immunité.
Ces modèles aident les responsables à estimer le nombre de tours d'ADM nécessaires pour réduire la FL à des niveaux gérables. Ils montrent que le nombre de tours nécessaires peut varier en fonction des taux d'infection locaux et de l'efficacité de la couverture.
Défis dans la lutte contre la FL
Malgré les progrès réalisés, plusieurs défis demeurent dans l'élimination de la FL. Un défi majeur est la variation des taux d'infection entre les différentes régions. La migration d'individus infectés d'une zone à une autre peut également compliquer les efforts de contrôle, car cela peut introduire de nouvelles infections dans des régions qui avaient précédemment contrôlé la FL.
De plus, ces modèles ne tiennent souvent pas compte de tous les aspects de la transmission de la FL et de l'impact de l'ADM. Les chercheurs proposent un nouveau modèle appelé Modélisation par compartiments des stratégies d'élimination et de transmission de la filariose lymphatique (COMET-LF) pour fournir une image plus précise de la propagation de la FL, en intégrant divers facteurs liés à la fois aux humains et aux moustiques.
Description de COMET-LF
COMET-LF est conçu pour décomposer la dynamique de transmission de la FL en différents compartiments. Dans ce modèle, la population est divisée en groupes selon leur statut d'infection :
- Susceptibles (non infectés)
- Exposés (infectés mais pas encore symptomatiques)
- Individus avec des vers adultes
- Individus infectieux avec des microfilaires
- Individus symptomatiques
- Individus rétablis
La population de moustiques est également divisée en différents groupes : susceptibles, exposés et infectieux. Cela permet aux chercheurs de mieux comprendre comment l'infection se propage et comment différentes stratégies peuvent réussir ou échouer.
Effets de l'ADM sur le contrôle de la FL
L'ADM est un aspect crucial de la stratégie de contrôle. Le modèle COMET-LF considère comment l'ADM affecte différents groupes de personnes au fil du temps. Il aide à estimer combien de tours d'ADM sont nécessaires pour atteindre l'objectif de moins de 1 % de taux de microfilaires.
En utilisant des données provenant d'essais cliniques, le modèle peut simuler divers scénarios basés sur différents niveaux de couverture d'ADM et les types de régimes médicamenteux utilisés. Cette approche quantitative permet aux décideurs de prendre des décisions éclairées sur la manière de procéder aux efforts d'élimination de la FL.
Impact de la migration sur le contrôle de la FL
La migration peut affecter considérablement la transmission de la FL. Quand des gens se déplacent d'une zone à une autre, ils peuvent apporter l'infection avec eux. Cela pose un défi pour les zones qui essaient d'éliminer la maladie. L'extension du modèle à deux zones de COMET-LF aide à comprendre comment la migration impacte le nombre d'ADM nécessaires pour l'élimination.
Par exemple, si une zone à forte prévalence est proche, le nombre de tours d'ADM nécessaires dans une zone à faible prévalence peut augmenter considérablement. Cette hausse potentielle des tours d'ADM souligne l'importance de contrôler la FL dans les régions voisines.
Étapes futures pour l'élimination de la FL
Bien que les approches actuelles montrent des promesses, il reste encore du travail à faire pour adapter ces modèles aux conditions locales. Il y a un besoin de mieux comprendre la charge en vers et comment cela affecte la dynamique de transmission. La modélisation future pourrait intégrer divers facteurs sociaux et des pratiques de traitement spécifiques.
Continuer à se concentrer sur les efforts locaux, comme garantir la couverture d'ADM et gérer efficacement les traitements, sera essentiel pour atteindre l'élimination de la FL. De plus, aborder les défis liés à la migration et à la transmission transfrontalière nécessitera une coordination entre les régions.
Conclusion
La filariose lymphatique reste un défi de santé publique important dans de nombreuses parties du monde. L'introduction de stratégies complètes comme l'administration de médicaments de masse, associée à des techniques de modélisation avancées, offre de l'espoir pour réduire le fardeau de cette maladie. En prêtant attention aux conditions locales et en adaptant les stratégies au fur et à mesure, les pays peuvent faire des progrès significatifs vers l'élimination de la FL. À mesure que les modèles évoluent, ils aideront à guider des mesures de contrôle efficaces pour protéger les populations vulnérables contre cette maladie débilitante.
Titre: COMET-LF: A Compartmental Model of Dynamics of Infection, Disease, and Elimination Strategies for Lymphatic Filariasis
Résumé: Lymphatic filariasis (LF) is a mosquito-borne neglected tropical disease (NTD) caused by filarial worms. India accounted for 55% of the global population at risk of LF in 2021. The World Health Organization (WHO) has targeted LF elimination by 2030; however, India aims to achieve LF elimination prior to the global WHO NTD target. Mathematical models are useful tools to evaluate and guide elimination strategies. We propose a new compartmental model--COmpartmental Modelling of Elimination strategies and Transmission of Lymphatic Filariasis (COMET-LF)--to assess the impact of mass drug administration (MDA) on LF elimination. Our model incorporates drug efficacy data from a clinical trial and generates estimates of disease (lymphoedema and hydrocele) prevalence. The model is calibrated to publicly available microfilaria (Mf) and disease prevalence data (2008-2013) from Bihar, India. Predictions of the number of MDA rounds needed for achieving the elimination threshold were generated for various endemic scenarios. The projected estimates were compared with established micro- (LYMFASIM) and macro- (EPIFIL) simulation models for LF transmission. Disease burden estimates and the impact of MDA on disease burden were generated using COMET-LF for different endemic scenarios. Our simulations suggest that the disease burden reduces over much longer timescales - 20 years for a reduction of 8%-11.5% following 5 rounds of MDA. We extended COMET-LF to a meta-population model to investigate the role of migration among neighbouring regions on elimination and resurgence probabilities. We found that high Mf prevalence in the spatial neighbourhood can increase the number of required MDA rounds for elimination up to 3 additional rounds for the two-drug regimen. Furthermore, we assess the impact of migration on the resurgence probability in a non-endemic region which is spatially adjacent to a high-Mf prevalence region and show that there is a significant risk of resurgence if Mf prevalence exceeds 5%. Our model can be easily tailored to specific blocks and districts to guide programmatic intervention for disease management and LF elimination. Author summaryLymphatic filariasis (LF) commonly occurs in tropical regions and is transmitted to humans by mosquitoes infected with larvae of parasitic roundworms. Some patients develop external symptoms including swollen limbs/male genitals that develop from damage to lymph nodes. Others do not develop external symptoms but may transmit the disease to non-infected humans through mosquito bites. LF causes physical disability, disfigurement and mental suffering. India has more than half of the global population at risk of developing LF. Currently, medications that kill the parasites are given yearly to the population at risk. A better understanding of the disease transmission and control measures is important to meet the 2030 elimination target set by the World Health Organization. We developed a new mathematical model (COMET-LF) that takes into account India-specific disease information for more accurate predictions. To validate our model, we compared the predictions with those from established models. COMET-LF can predict the number of years the drug has to be administered to stop LF transmission and the effect of drugs on disease prevalence. COMET-LF also shows that infected patients migrating from neighboring regions can increase transmission to regions where LF is under control. Notably, our model can help policy makers plan targeted control measures for specific regions.
Auteurs: Mithun Kr Mitra, I. Ghosh, S. Nath-Sain, S. Sen Gupta, C. Pant Joshi, T. Jain, S. Subramanian, S. Banerjee
Dernière mise à jour: 2024-09-28 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.09.27.24314480
Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.09.27.24314480.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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