Le potentiel de l'UDCA pour protéger contre le COVID-19
Des recherches suggèrent que l'UDCA pourrait réduire les conséquences graves du COVID-19 chez les patients atteints de maladies du foie.
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Table des matières
L'acide ursodésoxycholique (UDCA) est un médicament qui aide à traiter certaines maladies du foie. C'est souvent le premier choix pour traiter la Cholangite biliaire primitive (CBP), une maladie rare du foie qui touche généralement les femmes autour de 50 à 60 ans. L'UDCA est aussi couramment utilisé pour les patients avec une Cholangite sclérosante primitive (CSP), qui a tendance à toucher les hommes plus jeunes et est souvent associée à des maladies inflammatoires de l'intestin. La CBP et la CSP peuvent toutes les deux mener à de sérieux problèmes hépatiques comme la cirrhose.
Comment fonctionne l'UDCA ?
On pense que l'UDCA aide à protéger le foie et à améliorer sa fonction. Quand les gens prennent de l'UDCA, ça peut ralentir la progression de la CBP. Les patients doivent généralement le prendre à vie, car c'est généralement sûr et bien toléré. La plupart des gens qui commencent ce traitement continuent de le prendre, moins de 10 % l'arrêtant à cause d'effets secondaires comme des nausées, de la diarrhée ou des vomissements.
COVID-19
La connexion entre l'UDCA et leRécemment, des chercheurs ont remarqué des signes que l'UDCA pourrait aider à protéger contre le COVID-19, la maladie causée par le virus SARS-CoV-2. Des études suggèrent que l'UDCA affecte un récepteur spécifique dans nos cellules appelé enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (ACE2), que le virus utilise pour entrer dans nos cellules. En réduisant l'activité de ce récepteur, l'UDCA pourrait limiter la facilité avec laquelle le virus peut infecter des cellules et se répliquer dans le corps.
Beaucoup d'études ont examiné si le fait de prendre de l'UDCA réduit les chances d'avoir de graves conséquences dues au COVID-19. Cependant, ces études ont donné des résultats mitigés. Certaines indiquent un bénéfice, tandis que d'autres ne montrent aucune connexion claire. Les différences dans ces études pourraient venir de problèmes comme des tailles d'échantillons petites et la manière dont l'exposition à l'UDCA a été mesurée. Les chercheurs ne sont pas non plus sûrs de l'impact de la vaccination contre le COVID-19 sur ces résultats.
Objectif de la recherche
Pour avoir une meilleure idée, une nouvelle étude a cherché à examiner la relation entre l'utilisation de l'UDCA et les Hospitalisations ou les décès liés au COVID-19. Elle s'est concentrée sur des personnes en Angleterre ayant soit une CBP, soit une CSP. Les chercheurs ont utilisé des données couvrant environ 43 % de la population en Angleterre, en regardant les cas du 1er mars 2020 au 31 décembre 2022.
Comment l'étude a-t-elle été menée ?
Cette étude a suivi un groupe de patients atteints de CBP ou de CSP en utilisant des informations provenant de différentes bases de données de santé. Pour participer, les individus devaient avoir un diagnostic de l'une ou l'autre condition au moins six mois avant la date de début. Les chercheurs ont exclu certaines personnes de l'étude en fonction de divers facteurs, comme l'âge, la durée de leurs dossiers médicaux et si elles avaient subi une transplantation hépatique.
Les chercheurs ont suivi les patients depuis leur inscription jusqu'à ce qu'ils décèdent, changent de médecin, ou jusqu'à la fin de la période d'étude. L'objectif principal était de savoir si ceux qui prenaient de l'UDCA avaient des taux d'hospitalisation ou de décès dus au COVID-19 différents de ceux qui ne prenaient pas le médicament.
Mesures clés
Les chercheurs ont suivi combien de personnes avaient été prescrites de l'UDCA dans les semaines précédant la date de début de l'étude et ont continué à surveiller les prescriptions tout au long de l'étude. Ils ont défini leurs principaux résultats comme étant les hospitalisations ou les décès dus au COVID-19 et ont examiné chaque cas individuel.
Ils ont aussi recueilli des informations sur divers facteurs qui pourraient influencer les résultats, comme l'âge, le sexe, l'ethnie, l'indice de masse corporelle (IMC), le statut tabagique et d'autres conditions de santé. Ces informations ont été rassemblées pour mieux comprendre comment ces facteurs pourraient affecter les résultats.
Résultats de l'étude
Au total, les chercheurs ont identifié plus de 11 000 patients atteints de CBP ou de CSP qui remplissaient les critères de l'étude. Parmi eux, 64 % prenaient de l'UDCA au début de l'étude. Ceux qui prenaient de l'UDCA étaient généralement plus âgés et avaient des maladies hépatiques plus sévères par rapport à ceux qui n'étaient pas sous traitement.
Pendant la période de suivi, il y a eu 642 événements d'hospitalisation ou de décès dus au COVID-19. Les résultats ont montré un taux légèrement plus bas de tels événements parmi ceux qui utilisaient l'UDCA par rapport à ceux qui ne l'utilisaient pas. Plus précisément, les taux étaient de 177 événements pour 100 000 mois-personnes chez les utilisateurs d'UDCA contre 184 chez les non-utilisateurs.
Après une analyse plus poussée, les chercheurs ont découvert que le fait de prendre de l'UDCA était lié à une chance de 21 % plus faible d'être hospitalisé ou de mourir du COVID-19. Cette réduction était encore plus marquée lorsqu'on examinait les résultats individuels. Bien qu'il n'y ait pas eu d'impact significatif sur le taux de mortalité, il y a eu moins d'hospitalisations chez ceux prenant de l'UDCA.
Importance des résultats
Les résultats de l'étude indiquent que l'utilisation de l'UDCA pourrait offrir une certaine protection contre les conséquences sévères du COVID-19, surtout à une époque où les taux de vaccination sont élevés. Les preuves suggèrent que l'UDCA devrait être étudié davantage dans des essais cliniques pour déterminer son rôle potentiel dans la protection des patients à haut risque du COVID-19.
Facteurs limitants dans l'étude
Bien que l'étude ait des forces, comme une grande taille d'échantillon et une collecte de données rigoureuse, il y avait aussi des limites. Les chercheurs n'avaient pas d'informations précises sur combien de temps les patients prenaient de l'UDCA ou sur les dosages spécifiques. Ils n'ont pas non plus pu suivre les cas d'infection par le SARS-CoV-2 de manière cohérente.
De plus, la prévalence globale de l'utilisation de l'UDCA au début de l'étude était plus basse que prévu. Malgré ces limitations, les chercheurs se sentaient confiants dans les résultats grâce à la conception soignée de l'étude et à l'analyse rigoureuse qu'ils ont effectuée.
Implications pour la recherche future
Les résultats de cette étude soulignent l'importance de continuer à étudier les effets potentiels de l'UDCA sur la santé, surtout en rapport avec le COVID-19. Les personnes atteintes de maladies hépatiques restent à risque de conséquences sévères, même avec les vaccinations en place. Trouver des traitements efficaces ou des mesures préventives pour ces individus est crucial.
Dans l'ensemble, les chercheurs ont suggéré que les autorités de santé devraient envisager d'explorer l'UDCA comme un traitement préventif possible contre le COVID-19 dans les populations à haut risque. De futurs essais cliniques pourraient aider à clarifier les avantages et les mécanismes de protection de l'UDCA contre les issues sévères du COVID-19.
Conclusion
L'UDCA est utilisé depuis longtemps pour traiter les maladies du foie, mais des études récentes suggèrent qu'il pourrait aussi jouer un rôle dans la réduction de la gravité du COVID-19 pour certains patients. Cette étude à grande échelle ajoute à l'ensemble des preuves suggérant que l'UDCA pourrait réduire de manière significative les risques associés aux hospitalisations et aux décès liés au COVID-19. Plus de recherches sont nécessaires pour confirmer ces résultats et comprendre comment l'UDCA fonctionne en lien avec le COVID-19.
Titre: Ursodeoxycholic acid and severe COVID-19 outcomes in people with liver disease: a cohort study using the OpenSAFELY platform
Résumé: Biological evidence suggests ursodeoxycholic acid (UDCA) - a common treatment of cholestatic liver disease - may prevent severe COVID-19 outcomes. With the approval of NHS England, we conducted a population-based cohort study using primary care records, linked to death registration data and hospital records through the OpenSAFELY-TPP platform. We estimated the hazard of COVID-19 hospitalisation or death between 1 March 2020 and 31 December 2022, comparing UDCA treatment to no UDCA treatment in a population with indication. Of 11,320 eligible individuals, 642 were hospitalised or died with COVID-19 during follow-up, 402 (63%) events among UDCA users. After confounder adjustment, UDCA was associated with a 21% (95% CI 7%-33%) relative reduction in the hazard of COVID-19 hospitalisation or death, consistent with an absolute risk reduction of 1.3% (95% CI 1.0%-1.6%). Our findings support calls for clinical trials investigating UDCA as a preventative measure for severe COVID-19 outcomes.
Auteurs: Ruth E Costello, K. M. Waller, R. Smith, G. F. Mells, A. Y. Wong, A. Schultze, V. Mahalingasivam, E. Herrett, B. Zheng, L.-Y. Lin, A. Mehrkar, S. C. Bacon, B. Goldacre, L. A. Tomlinson, J. Tazare, C. T. Rentsch
Dernière mise à jour: 2023-12-13 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2023.12.11.23299191
Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2023.12.11.23299191.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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