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L'impact du COVID-19 sur la résistance aux antimicrobiens

Examiner comment la pandémie a changé les habitudes d'utilisation des antibiotiques et les patterns de résistance.

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Au début de 2020, le monde a connu un gros changement à cause de la pandémie de COVID-19. Cette pandémie a touché non seulement la propagation du coronavirus, mais a aussi modifié la façon dont les gens interagissent avec le système de santé, cherchent des traitements et pratiquent le contrôle des infections. Ces changements ont eu un impact sur diverses maladies infectieuses dans le monde entier, notamment les infections respiratoires, les maladies sexuellement transmissibles et même certaines maladies non transmissibles. Un gros souci qui reste, c'est la résistance antimicrobienne (RAM). La RAM se produit quand des bactéries deviennent résistantes aux médicaments utilisés pour traiter les infections, rendant ces infections plus difficiles à soigner. En 2019, on estimait que la RAM a contribué à près de 5 millions de décès dans le monde, soulignant sa gravité.

La pandémie de COVID-19 et la résistance antimicrobienne

Même si l'impact global de la pandémie de COVID-19 sur la RAM n'est pas encore complètement compris, des rapports ont montré que de nombreux pays européens ont connu une augmentation de la résistance de certaines bactéries pendant cette période. Par exemple, en France, entre 2019 et 2020, les bactéries responsables de la pneumonie (Streptococcus pneumoniae) ont montré une résistance accrue aux antibiotiques comme la pénicilline et les macrolides. Malgré cette augmentation de la résistance, le nombre de cas de Maladie pneumococcique invasive (MPI) a chuté de manière significative pendant la pandémie. Ce paradoxe soulève des questions sur la relation entre le COVID-19, l'utilisation d'antibiotiques et la résistance bactérienne.

Certaines études ont remarqué qu'au début des vagues de COVID-19, les cas d'infections bactériennes ont aussi baissé dans plusieurs régions, y compris en Nouvelle-Zélande et dans certaines parties de l'Asie. Fait intéressant, malgré la baisse générale de certaines maladies bactériennes, d'autres études ont trouvé que le nombre de personnes portant Streptococcus pneumoniae est resté stable pendant la pandémie. Cette incohérence rend difficile la compréhension des effets complets de la COVID-19 sur les infections bactériennes et la résistance.

Interventions non pharmaceutiques et leurs effets

Pour lutter contre la COVID-19, de nombreux pays ont mis en place des mesures comme des confinements, des mandats de masque et la distanciation sociale. Ces interventions non pharmaceutiques (INP) visaient principalement à contrôler la propagation du virus, mais elles ont aussi eu des conséquences imprévues sur d'autres agents pathogènes. Par exemple, la réduction de la transmission des virus respiratoires pourrait entraîner moins de cas d'infections bactériennes secondaires. Cependant, les confinements ont aussi conduit à moins de visites dans les établissements de santé, ce qui a entraîné moins de prescriptions d'antibiotiques en général, même si certains antibiotiques étaient encore surprescrits pour les patients COVID-19.

La baisse des visites médicales a contribué à une diminution mondiale de l'utilisation des antibiotiques. Néanmoins, des inquiétudes grandissantes ont été soulevées concernant l'utilisation abusive d'antibiotiques, notamment l'Azithromycine, dans le traitement du COVID-19, ce qui pourrait aggraver la RAM.

Étudier la dynamique de la résistance antimicrobienne

Pour mieux comprendre les tendances de la RAM pendant la pandémie de COVID-19, les chercheurs recommandent d'examiner divers facteurs comme :

  1. Le nombre de cas de maladies bactériennes invasives.
  2. Le pourcentage de bactéries résistantes aux antibiotiques parmi le nombre total de cas.
  3. La prévalence de personnes saines portant des bactéries sans montrer de symptômes.

Il est essentiel de considérer ces facteurs ensemble pour bien comprendre comment la dynamique de la RAM change en réponse à des situations comme la pandémie de COVID-19.

Cinq facteurs clés pourraient expliquer les tendances observées en matière de RAM. D'abord, les mesures de confinement ont probablement réduit la propagation des bactéries, ce qui a pu mener à moins de cas de MPI. Ensuite, l'absence d'autres virus respiratoires pendant les confinements pourrait diminuer le risque de développer des infections bactériennes sévères. Troisièmement, la réduction générale des consultations médicales a probablement conduit à moins de prescriptions d'antibiotiques. Cependant, la prescription fréquente d'antibiotiques comme l'azithromycine aux patients COVID-19 a suscité des inquiétudes quant à l'augmentation de la résistance.

Dans certaines régions, une durée prolongée de port bactérien pourrait aussi avoir influencé les taux de résistance. De plus, il y a des spéculations sur la manière dont le coronavirus pourrait interagir avec les bactéries au niveau de l'hôte, influençant potentiellement les risques d'infection.

Modèles mathématiques pour comprendre les interactions

Les modèles mathématiques aident les chercheurs à explorer diverses hypothèses sur la relation entre COVID-19 et résistance aux antibiotiques. Grâce à ces modèles, ils peuvent analyser comment différents facteurs impactent l'incidence des maladies et les taux de résistance.

Par exemple, des simulations peuvent évaluer des combinaisons spécifiques de facteurs pour déterminer leur impact sur :

  • L'incidence annuelle des maladies bactériennes invasives.
  • Le taux de résistance aux antibiotiques dans ces maladies.
  • La prévalence du port bactérien asymptomatique dans la population.

De tels modèles sont inestimables pour comprendre comment les comportements humains en réponse à la pandémie de COVID-19 peuvent affecter la dynamique de la résistance bactérienne. Ils aident à clarifier comment différentes interventions, comme les confinements et les changements de comportement dans la recherche de soins, interagissent avec les tendances de prescription des antibiotiques.

Impact de la COVID-19 sur différents groupes d'âge

L'effet de la pandémie et des interventions qui en résultent sur la RAM peut différer selon les groupes d'âge. Par exemple, les enfants et les personnes âgées subissent souvent des taux d'infection et des pratiques de prescription variés. En utilisant des simulations de modèles, les chercheurs peuvent ajuster des paramètres en fonction des différents groupes d'âge pour voir comment les tendances d'incidence de la MPI et de résistance aux antibiotiques évoluent.

En analysant ces tendances, les chercheurs peuvent identifier des modèles comme :

  • Changements dans l'incidence de la MPI entre les groupes d'âge.
  • Variations des taux de résistance aux antibiotiques entre les enfants et les adultes plus âgés.
  • Impact général des pratiques de prescription d'antibiotiques dans ces populations.

Ces résultats peuvent fournir des informations cruciales sur la façon dont les systèmes de santé devraient réagir aux futures pandémies, en garantissant un traitement efficace tout en gérant le risque de RAM.

Le rôle de l'azithromycine et d'autres antibiotiques

Pendant la pandémie de COVID-19, l'utilisation de l'azithromycine a considérablement augmenté en raison de son efficacité hypothétique initiale contre le virus. Cette hausse de consommation a soulevé des inquiétudes quant aux implications à long terme pour la résistance aux antibiotiques. La recherche suggère que l'utilisation de l'azithromycine peut créer un environnement favorable à la prolifération de souches résistantes, surtout quand les prescriptions augmentent considérablement.

Les scénarios de modélisation montrent que :

  • L'augmentation de l'utilisation de l'azithromycine pendant les pics de COVID-19 a correspondu à des taux plus élevés d'infections résistantes aux antibiotiques.
  • Cette tendance souligne la nécessité d'une surveillance et d'une gestion précises des prescriptions d'antibiotiques, surtout pendant les urgences de santé publique.

Conclusions et perspectives d'avenir

En résumé, la pandémie de COVID-19 a mis en lumière la dynamique complexe de la RAM et comment diverses interventions de santé publique influencent ces tendances. L'utilisation de la modélisation mathématique s'est avérée efficace pour analyser ces relations, aidant les chercheurs à identifier les facteurs clés qui influencent la résistance aux antibiotiques et l'incidence des maladies.

Alors que le monde continue de naviguer dans les conséquences de la pandémie de COVID-19, il est crucial de rester vigilant sur les pratiques de prescription d'antibiotiques. Les recherches futures devraient viser à collecter des données du monde réel pour affiner les modèles pour divers agents pathogènes bactériens et renforcer la compréhension des tendances de la RAM. Cela permettra finalement aux systèmes de santé d'être mieux préparés pour toute future épidémie de maladies infectieuses, garantissant que des traitements efficaces restent disponibles sans compromettre l'efficacité des antibiotiques.

Source originale

Titre: Revealing the drivers of antibiotic resistance trends in Streptococcus pneumoniae amidst the 2020 COVID-19 pandemic: Insights from mathematical modeling

Résumé: Non-pharmaceutical interventions implemented to block SARS-CoV-2 transmission in early 2020 led to global reductions in the incidence of invasive pneumococcal disease (IPD). By contrast, most European countries reported an increase in antibiotic resistance among invasive Streptococcus pneumoniae isolates from 2019 to 2020, while an increasing number of studies reported stable pneumococcal carriage prevalence over the same period. To disentangle the impacts of the COVID-19 pandemic on pneumococcal epidemiology in the community setting, we propose a mathematical model formalizing simultaneous transmission of SARS-CoV-2 and antibiotic-sensitive and -resistant strains of S. pneumoniae. To test hypotheses underlying these trends five mechanisms were built in into the model and examined: (1) a population-wide reduction of antibiotic prescriptions in the community, (2) lockdown effect on pneumococcal transmission, (3) a reduced risk of developing an IPD due to the absence of common respiratory viruses, (4) community azithromycin use in COVID-19 infected individuals, (5) and a longer carriage duration of antibiotic-resistant pneumococcal strains. Among 31 possible pandemic scenarios involving mechanisms individually or in combination, model simulations surprisingly identified only two scenarios that reproduced the reported trends in the general population. They included factors (1), (3), and (4). These scenarios replicated a nearly 50% reduction in annual IPD, and an increase in antibiotic resistance from 20% to 22%, all while maintaining a relatively stable pneumococcal carriage. Exploring further, higher SARS-CoV-2 R0 values and synergistic within-host virus- bacteria interaction mechanisms could have additionally contributed to the observed antibiotic resistance increase. Our work demonstrates the utility of the mathematical modeling approach in unraveling the complex effects of the COVID-19 pandemic responses on AMR dynamics.

Auteurs: Aleksandra Kovacevic, D. R. M. Smith, E. Rahbe, S. Novelli, P. Henriot, E. Varon, R. Cohen, C. Levy, L. Temime, L. Opatowski

Dernière mise à jour: 2024-01-18 00:00:00

Langue: English

Source URL: https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2022.08.08.503267

Source PDF: https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2022.08.08.503267.full.pdf

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/

Changements: Ce résumé a été créé avec l'aide de l'IA et peut contenir des inexactitudes. Pour obtenir des informations précises, veuillez vous référer aux documents sources originaux dont les liens figurent ici.

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