Le Rôle des Forces d'Interaction dans la Stabilité des Écosystèmes
Cette étude regarde comment les interactions entre les espèces affectent la stabilité écologique.
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Table des matières
Dans les communautés où différentes espèces interagissent, ces interactions forment des réseaux complexes. Ces réseaux peuvent être influencés par des changements dans l'environnement, ce qui rend difficile de prédire comment les différentes espèces et les écosystèmes dans leur ensemble vont réagir. Un des axes de recherche pour les scientifiques est comment la force de ces interactions impacte la Stabilité du système.
Des études récentes ont montré qu'une hiérarchie compétitive peut stabiliser ces réseaux, surtout dans les environnements marins où certaines colonies de bryozoaires se développent les unes sur les autres. Cette hiérarchie signifie qu'il y a des interactions fortes et faibles entre les espèces. Quand on regarde les interactions de manière structurée, on constate que les interactions fortes sont associées à des faibles, et cette configuration aide à maintenir le système plus stable.
Les relations entre les espèces peuvent être représentées mathématiquement grâce à des matrices communautaires. Ces matrices montrent comment les interactions sont fortes ou faibles entre différentes espèces. L'effet stabilisateur qui découle de cet ordre hiérarchique se produit parce qu'il aide à gérer les boucles de rétroaction, qui sont en gros des chaînes d'interactions qui se renvoient à elles-mêmes. En réduisant la force de ces boucles de rétroaction, le réseau écologique peut maintenir sa stabilité.
Dans notre recherche actuelle, on cherche à explorer à quel point cette relation entre hiérarchie et stabilité est vraie. On veut voir dans quelle mesure l'effet stabilisateur dépend de la distribution réelles des liens forts et faibles dans ces réseaux.
Bien qu'il n'y ait pas eu beaucoup de recherches sur les réseaux de compétition, on sait grâce à des études sur les réseaux alimentaires et les relations mutualistes qu'il y a souvent un schéma où de nombreux liens faibles coexistent avec quelques liens forts. Les études théoriques suggèrent aussi que ces liens faibles peuvent aider à stabiliser le système en réduisant la force globale des interactions, ce qui atténue les fluctuations. Cependant, l'agencement de ces liens forts et faibles est aussi important pour la stabilité.
Dans les études théoriques, beaucoup de scientifiques utilisent des forces d'interaction aléatoires quand ils modélisent de grands réseaux écologiques pour dériver des principes généraux sur la manière dont la structure est liée à la stabilité. Mais ces modèles ont souvent négligé les schémas spécifiques qui viennent des données réelles. Tandis que certaines études ont trouvé que les réseaux avec un plus grand nombre de liens faibles étaient instables, d'autres soulignent le rôle de la moyenne et de la variance dans la détermination de la stabilité. Pour simplifier théoriquement, beaucoup de modèles s'appuient sur des distributions normales ou uniformes des forces d'interaction, malgré le fait que les données empiriques montrent souvent un schéma différent.
Pour aborder ce problème, nous avons analysé divers ensembles de données empiriques pour examiner la distribution des forces d'interaction. Ensuite, nous avons utilisé ces observations pour créer des modèles de matrices aléatoires avec différentes distributions théoriques. Notre but était de voir comment la forme de ces distributions est liée aux propriétés stabilisatrices des interactions.
Schémas d'asymétrie dans les interactions
Dans nos modèles, on a regardé comment l'organisation des interactions affecte la stabilité. On a trouvé que dans les paires d'espèces concurrentes, si l'une a un lien fort (ce qui signifie qu'elle a une grande influence) avec l'autre, alors le lien inverse est faible (ce qui signifie qu'il a une petite influence). Cette disposition entraîne une asymétrie communautaire, où les interactions fortes sont organisées en dessous de la diagonale dans la matrice communautaire, tandis que les interactions faibles sont au-dessus.
Quand on a créé des réseaux de compétition artificiels, on a varié comment ces liens étaient distribués. On a constaté que presque tous nos réseaux de modèle étaient instables, ce qui indique qu'ils avaient besoin de plus d'auto-régulation pour atteindre la stabilité. Cependant, les réseaux avec certaines distributions de forces d'interaction montraient différents niveaux d'instabilité. Par exemple, les réseaux utilisant des forces distribuées normalement avaient tendance à être moins stables que ceux avec des forces distribuées selon une loi gamma.
De plus, on a vu qu'organiser les interactions dans un schéma asymétrique réduit le niveau d'instabilité. Si on introduisait l'asymétrie communautaire dans ces agencements asymétriques, on a remarqué que cela réduisait encore plus l'instabilité, principalement dans les systèmes avec des forces d'interaction distribuées selon une loi gamma.
Le rôle de l'asymétrie dans la stabilité
Un facteur clé qui a émergé dans notre analyse est le concept d'asymétrie - à quel point une distribution est déséquilibrée. On a trouvé que l'effet stabilisateur de l'asymétrie communautaire augmente à mesure que l'asymétrie des forces d'interaction augmente. En revanche, l'effet de l'asymétrie pair-à-pair ne semblait pas beaucoup changer avec l'asymétrie. Cela suggère qu'une plus grande asymétrie améliore la stabilité en offrant un déséquilibre plus substantiel entre les courtes et longues boucles de rétroaction.
Les boucles de rétroaction sont importantes parce qu'elles déterminent comment les perturbations ou les changements dans le système affectent d'autres parties du réseau. Les boucles de rétroaction positives peuvent amplifier les changements, rendant le système instable, tandis que les boucles de rétroaction négatives peuvent aider à le stabiliser. On a étudié comment ces boucles sont affectées par l'asymétrie dans les interactions, en regardant spécifiquement le poids maximum des boucles de rétroaction et comment elles changent avec différentes forces.
Nos résultats indiquent que lorsqu'il y a un bon niveau d'asymétrie, cela permet une gestion plus efficace de ces boucles de rétroaction, conduisant à une plus grande stabilité dans l'ensemble. Dans les systèmes où les forces d'interaction n'étaient pas asymétriques, les boucles de rétroaction restaient fortes, ce qui empêchait l'asymétrie communautaire d'avoir un effet stabilisateur supplémentaire.
Implications pour la compréhension écologique
Ces résultats soulignent l'importance d'avoir une variété d'interactions fortes et faibles dans les systèmes écologiques. Cette découverte non seulement enrichit la connaissance scientifique, mais porte aussi des messages importants pour les chercheurs utilisant des modèles aléatoires pour explorer les réseaux écologiques. Il est essentiel de tenir compte des distributions asymétriques des forces d'interaction lorsqu'on essaie de comprendre les mécanismes stabilisateurs à l'œuvre dans des situations réelles.
La nature de la compétition pour les ressources, comme l'espace dans les environnements marins, est cruciale pour comprendre la richesse et la stabilité de la biodiversité. Malgré l'importance établie de ces interactions compétitives, notre connaissance de la manière dont elles se déroulent entre différentes espèces dans de vraies communautés est encore limitée. Ce manque de compréhension est en partie dû à l'absence de données empiriques quantifiant ces forces d'interaction compétitives.
Une grande partie de la recherche disponible s'est concentrée sur les interactions d'espèces isolées plutôt que sur la manière dont des communautés entières fonctionnent ensemble. Par conséquent, nos résultats soulignent la nécessité d'étudier la compétition dans le contexte de l'ensemble des assemblages pour mieux comprendre ces dynamiques écologiques complexes.
L'avenir
Pour avancer, un des grands prochains pas pour la recherche pourrait être de quantifier davantage les effets des structures de boucles de rétroaction variées sur la stabilité. Cela pourrait impliquer de développer des indicateurs qui reflètent différents mécanismes de stabilité, applicables à divers types d'interactions dans les réseaux écologiques.
En résumé, notre recherche illustre l'importance de reconnaître la nature des forces d'interaction dans les réseaux écologiques. En incluant des distributions plus réalistes des forces d'interaction dans les modèles théoriques, on peut obtenir des insights plus profonds sur les mécanismes stabilisateurs qui opèrent dans les systèmes écologiques réels. Comprendre ces dynamiques sera inestimable alors que nous continuons à explorer la toile complexe de la vie dans nos écosystèmes.
Titre: Skewness enables stabilising effect of hierarchy in complex competition networks
Résumé: 1In observed ecological networks of interference-competition, hierarchy has been shown to generate asymmetric patterns of interaction strengths which enhance system stability. However, it remains unknown whether this stabilising effect of competitive hierarchies depends on the distribution of link strengths. Here, we analysed the relationship between interaction strength distributions, patterning, and system stability. We found that the interaction strengths within 30 observed encrusting, marine bryozoan networks were characterised by a high level of skewness, with many weak and few strong links. We showed that this distribution of link strengths is necessary for the stabilising effect of hierarchy, as skewness enables a patterning that strongly reduces the weight of short and long feedback loops. The stabilising effect of hierarchy did not appear in systems with uniform or normal distributions of interaction strengths. This has important ecological implications, since theoretical studies using random matrices often assume normal or uniform distributions. Since skewed interaction strengths are a common feature of ecological networks, including trophic and mutualistic systems, such theoretical approaches might overlook stabilising mechanisms present in living systems.
Auteurs: Franziska Koch, A.-M. Neutel, D. K. Barnes, K. T. Allhoff
Dernière mise à jour: 2024-01-29 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2024.01.25.577181
Source PDF: https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2024.01.25.577181.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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