Inquiétudes croissantes sur les bactéries résistantes à la nitrofurantoïne
Une étude révèle des E. coli résistants à la nitrofurantoïne chez des chiens liés à la viande crue.
Matthew B Avison, J. Sealey, B. Astley
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Table des matières
- Comment fonctionne la nitrofurantoïne
- Risques potentiels de résistance à la nitrofurantoïne
- Utilisation de la nitrofurantoïne chez les animaux
- Domaine de recherche et échantillons
- Résultats chez les chiens
- Résultats des échantillons de viande
- Connexions zoonotiques
- Conclusion
- Source originale
- Liens de référence
La Nitrofurantoïne est un médicament courant utilisé pour traiter les infections urinaires (IU) chez les adultes, surtout au Royaume-Uni. La plupart des IU sont causées par une bactérie appelée Escherichia coli (E. Coli). Même si son utilisation est répandue, les cas de bactéries devenant résistantes à la nitrofurantoïne restent très rares.
Comment fonctionne la nitrofurantoïne
La nitrofurantoïne agit en se décomposant à l'intérieur des bactéries grâce à deux enzymes spécifiques produites par E. coli, connues sous les noms de NfsA et NfsB. Cette décomposition libère des composés très réactifs qui attaquent les bactéries. La résistance à la nitrofurantoïne se produit généralement lorsque ces enzymes subissent des mutations, sont supprimées ou deviennent inactives. Dans certains cas rares, d'autres mécanismes contribuent également à la résistance, mais en général, la résistance est liée à des problèmes avec les gènes nfsA et nfsB. Récemment, des chercheurs ont trouvé des E. coli dits "pré-résistants", ce qui signifie qu'un de ces gènes est perturbé mais que l'autre reste fonctionnel.
Risques potentiels de résistance à la nitrofurantoïne
Pour que les bactéries deviennent résistantes à la nitrofurantoïne, des changements dans les deux gènes nfsA et nfsB sont généralement nécessaires. Cette exigence pourrait rendre plus difficile le développement de la résistance chez E. coli. Actuellement, il n'existe pas de cas bien documentés d'E. coli résistants à la nitrofurantoïne dans la population humaine générale. Si de telles bactéries apparaissent, cela pourrait entraîner une augmentation des IU résistantes à la nitrofurantoïne. Un objectif clé de cette recherche était de rechercher des sources animales d'E. coli résistants ou pré-résistants à la nitrofurantoïne qui pourraient affecter les humains.
Utilisation de la nitrofurantoïne chez les animaux
La nitrofurantoïne était souvent utilisée chez les animaux de ferme, en particulier les volailles, jusqu'aux années 1990, lorsque l'Union européenne l'a interdite en raison de préoccupations concernant des résidus chimiques nocifs dans la viande. Des interdictions similaires existent dans des pays comme les États-Unis, l'Australie et le Brésil. Dans certains endroits, la nitrofurantoïne est utilisée pour les oiseaux ornementaux et pour traiter des animaux de compagnie comme les Chiens et les chats, mais au Royaume-Uni, elle n'est pas autorisée pour une utilisation animale.
Domaine de recherche et échantillons
La recherche sur les bactéries résistantes à la nitrofurantoïne chez les animaux est limitée, et les études qui se sont penchées sur ce sujet ont trouvé très peu de cas. Cependant, il y a eu des instances d'E. coli résistants à la nitrofurantoïne chez des chiens traités pour des IU.
Dans cette étude, les chercheurs se sont concentrés sur une zone de 50 x 50 km dans le sud-ouest de l'Angleterre, en collectant des échantillons chez des humains et divers animaux, y compris des animaux de ferme et des animaux de compagnie. L'objectif était de voir si des E. coli résistants à la nitrofurantoïne existent chez des chiens ou dans de la viande vendue en magasin. Les données recueillies ont utilisé le séquençage du génome entier (WGS) pour voir s'il y a des souches partagées entre les humains et les animaux.
Résultats chez les chiens
La recherche a testé des échantillons fécaux de 600 chiens vivant dans cette zone spécifique. Parmi eux, seuls deux chiens ont été trouvés excrétant des E. coli résistants à la nitrofurantoïne. Les deux bactéries avaient des mutations dans leurs gènes nfsA et nfsB. Une souche était liée à des Résistances antibiotiques multiples, tandis que l'autre ne l'était pas.
Les résultats incluaient également des données recueillies auprès des propriétaires de chiens sur le mode de vie de leurs animaux. Bien que seuls deux chiens aient montré des bactéries résistantes, il a été noté que les deux étaient nourris avec de la Viande crue au moment des tests. Cette pratique était peu courante chez les autres chiens de la même zone.
Résultats des échantillons de viande
L'étude a également examiné la viande crue vendue dans la région de Bristol, y compris le poulet, le bœuf, l'agneau et le porc. Les chercheurs voulaient voir s'ils pouvaient trouver des E. coli résistants à la nitrofurantoïne dans ces produits. Ils ont testé 73 échantillons de viande provenant de supermarchés et 15 échantillons de nourriture pour chiens à base de poulet.
Parmi les échantillons de viande des supermarchés, 3 % ont testé positif pour les E. coli résistants à la nitrofurantoïne, tous provenant de viande de poulet. Un paquet de nourriture crue pour chiens à base de poulet a également testé positif pour la même souche trouvée dans un des échantillons de poulet. Bien qu'issues de sources différentes, toutes les souches avaient les mêmes mutations dans leurs gènes de résistance.
Connexions zoonotiques
Les E. coli résistants à la nitrofurantoïne trouvés dans les selles de chien et sur la viande de poulet étaient étroitement liés, indiquant un possible partage entre les animaux et leur nourriture. Le séquençage du génome entier a montré des similitudes remarquables entre les échantillons collectés à différents endroits, suggérant une origine partagée.
Les chercheurs ont également trouvé d'autres souches d'E. coli qui étaient pré-résistantes, ce qui signifie qu'elles avaient des mutations dans un des deux gènes cruciaux mais restaient fonctionnelles dans l'autre. Ces souches ont été trouvées à la fois dans la viande de poulet et dans la nourriture pour chiens, indiquant un problème plus large de bactéries potentielles qui pourraient développer une résistance.
Conclusion
Étant donné que les chiens au Royaume-Uni sont rarement traités avec de la nitrofurantoïne, la découverte de bactéries résistantes chez seulement deux des 600 chiens a suscité des interrogations. Ces bactéries semblaient étroitement liées à la viande de volaille et aux environnements où ces volailles sont élevées. Le fait que les chiens aient été nourris avec de la viande crue à ce moment-là a probablement contribué à cette découverte.
Bien que l'étude ait indiqué un lien entre la viande crue et la présence d'E. coli résistants à la nitrofurantoïne chez les chiens, les preuves sont moins solides que pour d'autres résistances antibiotiques. Les chiffres montrent un taux de contamination plus faible pour les bactéries résistantes à la nitrofurantoïne que pour d'autres souches résistantes, comme celles résistantes aux fluoroquinolones.
Étant donné les études précédentes ayant trouvé un partage de bactéries résistantes entre les chiens et les humains, il pourrait y avoir un risque que ces souches d'E. coli soient transmises aux personnes, surtout à celles prenant des antibiotiques comme la nitrofurantoïne. Pour atténuer les risques, il est conseillé aux personnes à risque d'IU, en particulier celles sous nitrofurantoïne, d'être prudentes lorsqu'elles manipulent de la viande crue et interagissent avec des animaux de compagnie qui en mangent.
Comprendre l'ampleur complète des E. coli résistants et pré-résistants à la nitrofurantoïne dans les aliments et les animaux à l'échelle mondiale reste un défi important. Les résultats de cette recherche devraient encourager d'autres études pour évaluer la propagation et l'impact de ces bactéries à travers différents environnements et populations.
Titre: The Zoonotic Potential of Poultry-Associated Nitrofurantoin-Resistant Escherichia coli
Résumé: Escherichia coli is the most common cause of urinary tract infection (UTI) in humans. Nitrofurantoin is the most frequent UTI therapy in the United Kingdom. Here we identify poultry as a potential zoonotic reservoir of nitrofurantoin resistant (NFT-R) and pre-resistant (one mutation away from NFT-R) E. coli. We found NFT-R E. coli excreted by dogs fed a raw meat diet, as well as NFT-R and pre-resistant E. coli contaminating chicken meat sold for human consumption and chicken-based raw dog food. By whole genome sequence analysis, with reference to additional data from public repositories, we identified NFT-R or pre-resistant E. coli clones. These were ST919/8874, ST665, ST6805, ST69, ST752 and ST7529, which were dominated by isolates from poultry sources in Europe, though the ST752 clone is globally disseminated. Five of these clones included isolates from human clinical samples, of which several were confirmed urinary isolates. Our findings have important implications for public health and domestic hygiene, particularly for people being treated for UTI. They also increase concerns about the roles of raw-fed dogs as vectors for the entry of resistant E. coli into the home. It is likely that nitrofuran use in poultry production was the initial driver for the emergence of NFT-R on poultry farms. Therefore, whilst NFT-R E. coli sample-level positivity in poultry meat was far lower than resistance to more recently used fluoroquinolones, NFT-R and pre-resistant E. coli appear to have persisted among poultry flocks despite 30 years of zero legal use in Europe.
Auteurs: Matthew B Avison, J. Sealey, B. Astley
Dernière mise à jour: 2024-10-21 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2024.10.20.619276
Source PDF: https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2024.10.20.619276.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/
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