Les effets durables sur la santé de la perte d'emploi en Finlande
La perte d'emploi pendant la récession en Finlande est liée à des problèmes de santé à long terme.
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Table des matières
Au début des années 1990, la Finlande a traversé une période économique difficile appelée récession. Pendant cette période, beaucoup d'entreprises ont fermé et le commerce avec l'Union soviétique s'est effondré. Du coup, l'économie finlandaise a considérablement diminué, avec un PIB qui a chuté de 14% et un taux de Chômage qui a grimpé au-dessus de 20%. Bien que l'économie ait commencé à se redresser plus tard dans la décennie, les effets négatifs sur la Santé publique de cette récession se sont fait sentir pendant de nombreuses années.
Des recherches montrent un lien entre le chômage et les Taux de mortalité, où généralement, à mesure que le chômage augmente, les taux de mortalité globaux peuvent diminuer. Cependant, les expériences personnelles de perte d'un emploi pendant une récession ont tendance à nuire à la santé des individus. Perdre un job, c'est un stress énorme. Ça peut mener à des problèmes financiers, des déménagements ou une perte de statut social. Ces défis peuvent causer divers problèmes de santé, et bien que la Perte d'emploi et le chômage soient liés à des résultats de santé négatifs, la relation est compliquée. Il pourrait y avoir une connexion bidirectionnelle où la santé d'une personne peut influencer son état d'emploi, et vice versa. Des études plus approfondies sont nécessaires pour comprendre les facteurs complexes en jeu.
Perte d'emploi et santé
Un type d'analyse spécifique appelé "displacement design" aide les chercheurs à explorer les véritables effets de la perte d'emploi. Cette méthode examine les situations où des gens ont perdu leur emploi de manière involontaire à cause de réductions d'effectifs ou de fermetures d'entreprises. L'idée est que ces pertes d'emploi se produisent pour des raisons non liées à la situation individuelle de la personne, ce qui facilite l'étude de l'impact pur de la perte d'emploi sur les résultats de santé.
Différentes études utilisant des données de santé administratives ont examiné comment la perte d'un emploi affecte la santé et les taux de mortalité pendant les périodes de récession et non-récession. Les résultats indiquent que ceux qui perdent leur emploi ont un risque de décès plus élevé de 10 à 20 % pour n'importe quelle cause, même jusqu'à 20 ans après avoir perdu leur job. Ce risque accru a été observé dans plusieurs pays, comme le Danemark, les Pays-Bas, la Suède, la Finlande et les États-Unis. Cependant, ce risque s'applique principalement aux personnes qui ont effectivement perdu leur emploi. Ceux qui sont restés employés dans des entreprises qui ont procédé à des licenciements ne montrent pas une augmentation similaire de la mortalité.
La perte d'emploi est non seulement liée aux taux de mortalité globaux, mais aussi à des causes spécifiques de décès. Les personnes qui ont perdu leur emploi encourent des risques plus élevés de mourir de problèmes liés à l'alcool, à la consommation de substances, aux maladies cardiaques, au suicide, aux accidents et aux problèmes de santé mentale, même deux décennies plus tard. Cette étude vise à recueillir plus d'informations sur ces impacts sanitaires en examinant un grand groupe de personnes en Finlande sur une période prolongée.
Objectif de l'étude
Notre recherche examine comment la perte d'emploi pendant la récession des années 1990 en Finlande a influencé les taux de mortalité jusqu'en 2020. Nous avons étudié un grand groupe d'individus ayant perdu leur emploi de manière involontaire et les avons comparés à ceux ayant gardé leur emploi. Notre recherche présente plusieurs avantages, y compris une longue période de suivi, ce qui est important, car certains problèmes de santé prennent du temps à se développer. Nous utilisons également des données provenant de l'ensemble de la population finlandaise, plutôt que d'un simple échantillon, ce qui nous donne des résultats plus fiables.
Nous visons à répondre à deux questions clés : 1) Comment la perte d'emploi pendant la récession des années 1990 affecte-t-elle les taux de mortalité globaux jusqu'en 2020 ? 2) Quelle est la connexion entre la perte d'emploi et des causes spécifiques de décès ?
Méthodologie de recherche
Les données pour cette étude incluaient toutes les personnes vivant en Finlande entre 1988 et 1994. Nous avons lié ces informations grâce à un identifiant personnel unique, ce qui nous a permis de recueillir des données sur l'historique d'emploi, la mort, l'éducation, et plus encore. Pour nous concentrer sur un groupe spécifique, nous avons sélectionné des salariés à temps plein âgés de 25 à 55 ans qui ont travaillé continuellement dans des entreprises privées pendant au moins deux ans. Cette approche a permis de réduire les facteurs déroutants, car ces individus étaient des travailleurs stables avant la récession.
Nous avons identifié plus de 590 000 personnes et les avons classées en fonction de leur expérience de perte d'emploi pendant la récession. La perte d'emploi a été définie comme le fait de perdre un emploi à cause de fermetures d'usines ou de licenciements importants. L'échantillon final comprenait environ 114 000 travailleurs déplacés et environ 476 000 travailleurs non déplacés.
Notre objectif principal était de suivre la mortalité globale et les causes spécifiques de décès. Nous avons suivi les décès jusqu'à la fin de 2020 et examiné plusieurs périodes de suivi pour voir comment les résultats ont évolué dans le temps. Nous avons enregistré les raisons des décès en utilisant les classifications officielles du Registre des décès finlandais, en nous concentrant sur les décès liés à des facteurs de stress, comme le suicide, le cancer et les accidents.
Résultats
En utilisant des modèles statistiques, nous avons évalué le lien entre la perte d'emploi et les taux de mortalité. Nos résultats ont indiqué que les personnes déplacées avaient un risque de décès plus élevé pour n'importe quelle cause par rapport à celles qui restaient employées. Ce risque était significatif sur toutes les périodes de suivi, bien qu'il ait légèrement diminué avec le temps. Le sexe féminin, l'état civil et un niveau d'éducation plus élevé étaient associés à un risque de décès plus faible.
Les résultats ont également révélé des schémas spécifiques dans les données de causes de décès. Ceux qui ont subi une perte d'emploi avaient des risques plus élevés de mourir d'accidents, de problèmes liés à l'alcool, de violence et de suicide sur toutes les périodes de suivi. Cependant, le risque de décès dû au cancer et aux maladies cardiaques n'a augmenté pour les personnes déplacées que lorsque l'on se penche sur des périodes de suivi plus longues.
Dans des résultats surprenants, les personnes déplacées ont aussi montré des risques plus élevés de mourir d'infections et de maladies respiratoires dans les dernières années. Une analyse plus poussée a indiqué que les taux de mortalité dus à la maladie pulmonaire obstructive chronique (BPCO) et au cancer du poumon étaient particulièrement élevés chez ceux qui avaient perdu leur emploi. Ces résultats suggèrent un lien possible entre la perte d'emploi et des taux de tabagisme plus élevés, ce qui est préoccupant vu le rôle significatif du tabagisme dans ces problèmes de santé.
Analyses supplémentaires
Nous avons aussi réalisé des analyses supplémentaires pour garantir la robustesse de nos résultats. Nous avons exploré les données en utilisant des méthodes comme le "propensity score matching" pour fournir plus de confiance dans les résultats. Les schémas observés ont généralement confirmé nos conclusions principales, bien que les niveaux de risque exacts soient légèrement plus bas. Nous avons examiné les différences basées sur l'éducation, le sexe et l'année de perte d'emploi. Les hommes avaient des risques de mortalité plus élevés que les femmes, et les effets variaient selon le moment où ils avaient perdu leur emploi.
Conclusion
Cette recherche souligne comment perdre un emploi peut augmenter le risque de décès, s'étendant sur de nombreuses années après l'événement. Les résultats s'alignent avec des études antérieures suggérant cette connexion, mettant en lumière que la perte d'emploi impacte à la fois la mortalité globale et des conditions de santé spécifiques. Notre étude éclaire des causes de décès liées à la perte d'emploi, comme les maladies cardiaques, le suicide, des problèmes liés à l'alcool, et le cancer, et présente de nouvelles données sur les maladies respiratoires qui n'ont pas été largement étudiées auparavant.
Bien que nous ayons fait des progrès pour comprendre les effets de santé de la perte d'emploi, plus de recherches sont nécessaires pour découvrir les raisons sous-jacentes de cette relation. Les études futures pourraient explorer le rôle des changements de mode de vie, des problèmes de santé mentale, et d'autres dynamiques du marché du travail pour fournir un tableau plus clair de la façon dont la perte d'emploi affecte la santé à long terme.
Ce travail apporte des perspectives cruciales sur les implications pour la santé publique des périodes économiques difficiles et souligne la nécessité de politiques qui soutiennent les travailleurs pendant les périodes de difficultés économiques. Garantir que les travailleurs déplacés aient accès à des ressources et à un soutien pour leur santé peut atténuer certaines des graves conséquences à long terme associées à la perte d'emploi.
Titre: Causally-informative analyses of the effect of job displacement on all-cause and specific-cause mortality from the 1990s Finnish recession until 2020: A population registry study
Résumé: BackgroundJob loss is related to morbidity and mortality, but generation of causal evidence is challenging due to confounding factors. Finland suffered a severe economic recession in the early 1990s with unemployment reaching almost 25%, with many job losses due to mass layoff or company closure. Such job displacements are assumed to be exogenous to the individual and create a natural experiment for causal inference. MethodsWe evaluate the causal relationship between job displacement and mortality using register data from Finland between 1988-2020 (N=590,823 individuals [43{middle dot}3 % female] aged 25-55 and securely employed by the private sector at baseline, N=93,199 total deaths by 2020). FindingsJob displacement is associated with increased risk of all-cause mortality even after accounting for sex, age, marital status, and education (HR=1{middle dot}09 [1{middle dot}07, 1{middle dot}10]). Risks of death by suicide, violence, alcohol, accidents, and disease are higher for displaced individuals at all follow-up periods examined. Risks of death from cancer and ischaemic heart disease are higher for displaced individuals only in later follow up periods. InterpretationOur analyses support the causal influence of job displacement on all-cause and specific-cause mortality, even up to 30 years after the recession; this risk varies by cause of death and by length of follow-up. Future work should evaluate stress and substance use as potential pathways from job displacement to mortality. FundingThis work was supported by the Biology of Trauma Initiative at the Broad Institute of MIT and Harvard and the Academy of Finland Centre of Excellence in Complex Disease Genetics. Research in ContextO_ST_ABSEvidence before this studyC_ST_ABSJob loss and unemployment are stressful life events. We searched PubMed from database inception until August 24, 2024 with the search terms "(mortality) AND (job loss) OR (job displacement)" to identify research utilizing natural experiment job displacement designs to estimate the effect of job loss on all-cause and/or cause-specific mortality. No restrictions were applied to the language of publication or article type. We also reviewed references to identify additional relevant studies. Meta-analytic estimates indicate that job loss negatively influences mental and physical health and confers risk for mortality. That said, unemployment and health have a complex relationship, where poor health can increase likelihood of job loss, which then in turn worsens health; therefore, natural experiments are required for causal inference. Causally-informative studies of job loss suggest that job loss causally increases risk of all-cause mortality up to 20 years after job loss and some specific causes of death within 5-10 years after job loss. Added value of this studyThis study expands the length of follow-up after job loss (up to 30 years) and evaluates a broader range of specific causes of death, such as violence. The long follow-up permits investigation into deaths resulting from diseases that develop over long periods of time, like heart disease and cancer. Implications of all available evidenceJob loss causally increases risk of all-cause and specific-cause mortality and the risk of mortality from specific causes varies by duration after job loss, with external causes of death showing increased risk shortly after job loss and long-term illnesses like cancer or heart disease showing increased risk long after the job loss event. Substance use and stress are implicated as possible mechanisms for future research.
Auteurs: Stephanie Zellers, Elissar Azzi, Antti Latvala, Jaakko Kaprio, Terhi Maczulskij
Dernière mise à jour: 2024-08-31 00:00:00
Langue: English
Source URL: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.08.30.24312834
Source PDF: https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2024.08.30.24312834.full.pdf
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/
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